L’exploitation de la souffrance des migrants par le gouverneur de Floride,
Ron DeSantis, a fait le tour du globe et l’indignation a atteint la planète entière.
De quoi s’agit-il exactement ?
Les faits
Le 14 septembre dernier, le gouverneur de Floride a envoyé, sans préavis, deux avions transportant une cinquantaine de migrants sans papiers dans le Massachusetts, à Martha’s Vineyard, une île comptant 20 000 habitants où les gens sont à l’aise. Ces avions transportaient principalement des Vénézuéliens et Colombiens dont des enfants aussi jeunes que deux ans.
Ces avions sont partis du Texas et ont fait une brève escale en Floride avant d’aller au Massachusetts.
Les législateurs républicains de Floride ont prévu 12 millions de dollars dans le budget de l’État pour un programme plutôt obscur d’expulsion des migrants appelé « programme de réinstallation ». Cela fait partie d’un projet ayant pour but de relocaliser les migrants dans des États et des villes dirigés par des élus démocrates.
Un peu avant que les avions atterrissent à Martha’s Vineyard, deux autobus remplis d’une centaine de migrants principalement vénézuéliens – dont un bébé d’un mois – avaient été nolisés par le gouverneur du Texas et arrivaient près du domicile de la vice-présidente à Washington.
Depuis des mois, les gouverneurs républicains de Floride, du Texas, de l’Arizona et de l’Arkansas ont dépensé des millions de dollars des fonds publics – ainsi que des fonds alloués à l’aide pour la COVID – pour transporter des milliers de migrants dans des villes démocrates.
Le problème
L’avocate en immigration, Rachel Self, a déclaré « on leur a dit qu’il y avait un cadeau surprise pour eux et qu’il y aurait des emplois et des logements qui les attendaient à leur arrivée. C’était évidemment un mensonge sadique ». De plus, ces migrants ont été induits en erreur sur les destinations.
Selon LCR (Lawyers for civils rights), les migrants vénézuéliens ont été dupés dans ce qui était un coup politique coordonné. Les avocats représentant les demandeurs d’asile vénézuéliens ont officiellement demandé aux autorités l’ouverture d’une enquête pénale.
Des questions sur la violation des droits civils et sur le trafic d’êtres humains ont même été soulevées par la directrice de l’organisme caritatif Polaris. Ces Vénézuéliens sont déportés à des milliers de kilomètres du lieu où sera tenue leur audience en immigration.
Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts, a déclaré : « Exploiter des personnes dans le cadre d’un coup politique est révoltant et cruel. »
Un autre retour en arrière d’un demi-siècle
En Floride comme ailleurs aux États-Unis, le retour en arrière de plus d’un demi-siècle se poursuit. Après l’interdiction de l’avortement, la dénonciation des transgenres dans les écoles, c’est maintenant le retour du ségrégationnisme.
Le réputé journal The Guardian a rapporté que Julian Cyr, sénateur du Massachusets qui représente Martha’s Vineyard, « a comparé l’action de DeSantis à celle des ségrégationnistes racistes du Sud relocalisant des familles afro-américaines dans les États du Nord avec de fausses promesses de logement et d’emploi comme il y a un demi-siècle. »