Au 15e siècle, les navigateurs espagnols, portugais, florentins ou vénitiens, et français, « découvrent » le monde en longeant les côtes terrestres de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique, mais aussi celles de « Terres » dites inconnues. C’est ainsi que le navigateur français Jean Denis, qui le 18 juin 1492 revient d’une expédition avec deux navires chargés de marchandises d’une région connue aujourd’hui sous le nom de Mexique, ne savait pas qu’il revenait d’Amérique. En effet, ce continent a été officiellement « découvert et nommé » ainsi seulement après la traversée de l’Atlantique par Christophe Colon le 3 août 1492, qui accosta dans les faits sur une île des Bahamas et non sur le dit continent d’où Jean Denis revenait deux mois auparavant !
Au 16e siècle, quand en 1534 Jacques Cartier plante une croix dans la région de Gaspé et en prend possession au nom du roi de France, on a longtemps pensé qu’il en était à sa première expédition vers le Nouveau Monde, mais à la lecture de ses notes de voyage, on sait maintenant que ce n’était pas le cas. Son ou ses premières expéditions vers le continent américain, il les aurait faites vers 1524 avec Giovanni da Verrazzano, navigateur et aventurier florentin à qui François Ier, roi de France, avait confié la mission d’explorer les côtes de cet immense continent. C’est ainsi que Jacques Cartier, qui maîtrisait très bien le portugais, aurait eu la possibilité de découvrir la pointe du Brésil la plus à l’est de l’Amérique du Sud, certaines îles des Antilles, puis la côte est des États-Unis et du Canada actuels, allant jusqu’à ce qui est maintenant le Cap Breton et Terre Neuve avant de mettre le cap vers la France.
EN AMÉRIQUE DU NORD (1 de 3)
Aux 17e et 18e siècles, les possessions françaises en Amérique du Nord couvrent un immense territoire administré depuis la France par le Secrétariat d’État à la Marine. Le gouverneur général de la Nouvelle-France, qui est basé à Québec, est responsable des cinq colonies qui la composent : l’Acadie, Terre-Neuve, la Baie d’Hudson, le Canada et la Louisiane. La France est également très présente dans les Antilles et en Amérique du Sud.
Colonie de l’Acadie
La toute première expédition de ce qui allait donner naissance à l’Acadie est dirigée par Pierre Dugua, Sieur de Mons, assisté de son lieutenant Samuel de Champlain. Ils accostent en 1604 à l’Île au Sable (Sable Island), au sud-est de l’actuelle Nouvelle Écosse. Une partie du groupe reste sur place, alors que l’autre s’engage dans ce qui deviendra la Baie des Français (Bay of Fundy) et le berceau de l’Acadie. Il est choisi d’installer le premier campement de la colonie sur l’Île Sainte-Croix, sur la rivière du même nom qui est aujourd’hui la frontière naturelle entre le Canada (Nouveau-Brunswick) et les États-Unis (Maine). L’Île Sainte-Croix, qui se trouve maintenant dans le Maine, a été reconnue en 1984 par les autorités américaines comme site historique et « Premier établissement permanent d’Européens en Amérique ». En 1604, un terrible hiver décime la moitié de la colonie, obligeant les survivants de s’installer dans un lieu plus hospitalier à Port-Royal (Annapolis, Nouvelle-Écosse). Jusqu’en 1607, le cartographe Samuel de Champlain explore les côtes maritimes de la Baie des Français, de l’actuel Maine et du Massachusetts en passant par le Cap Code jusqu’à Martha’s Vineyard Island. Il donne à tous ces lieux des noms, dont deux sont encore en vigueur (l’Île au Haut et l’Île des Monts Déserts dans l’État du Maine) et qui appartiennent à l’histoire de l’Acadie.
Colonie de Terre-Neuve
Cette partie nord-est du continent nord-américain est connue depuis plus d’un millénaire par les navigateurs européens. Les Vikings, venant d’Europe du Nord, ont certainement été les premiers à s’y rendre. Bien avant Jacques Cartier en 1534, les Français savent naviguer dans cette région pour y pêcher la morue et la baleine. Il est connu que dès les années 1450, les pêcheurs français de Normandie, de Bretagne et du pays Basque viennent pécher régulièrement sur les grands bancs de Terre-Neuve, également connus des Portugais, des Espagnols et des Anglais. Au moment de la Nouvelle-France, les activités de pêche y sont importantes et Terre-Neuve garde encore aujourd’hui les traces de cette colonisation française. De 1650 à 1713, Terre-Neuve, qui est coupée en deux parties, est administrée au nord par les Anglais et au sud par les Français qui lui donnent le nom de « Plaisance », avec les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon qui sont françaises depuis cette époque.
Colonie de la Baie d’Hudson
Ce territoire se situe dans les régions au nord du Saint-Laurent et des Grands Lacs, à l’ouest du Labrador et au nord de la Baie James. C’est un immense terrain de chasse et de trappe où les « coureurs des bois » s’en donnent à cœur joie. Pierre-Esprit Radisson, son beau-frère Médard Chouart Des Groseilliers et Étienne Brûlé sont certainement les figures les plus connues à l’époque pour ce qui est de la traite des fourrures. Sur le plan militaire, Pierre Le Moyne, Sieur d’Iberville, et son frère Maricourt combattent les Anglais qui s’installent sur ce territoire avec leur compagnie de trappe et commercent de la fourrure dite de la baie d’Hudson.
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Sources :
www.answers.com/topic/french-colonization-of-the-americas www.wikipedia.org