Au cours de la mi-février, des vitesses de vent presque records ont entraîné des avions à dépasser 800 miles par heure alors que la vitesse de croisière habituelle pour les vols transatlantiques commerciaux est de 500 à 600 mph.
La cause, selon le National Weather Service, était un vent puissant du courant-jet (jet stream), qui a atteint 265 miles par heure, soit disant le deuxième plus élevé jamais enregistré !
Trois avions sur des routes internationales ont été propulsés à la vitesse grand V. Le vol 22 de Virgin Atlantic avait décollé de l’aéroport international de Washington (Dulles) à 22h45 et avait atterri à Londres 45 minutes plus tôt, selon le site de suivi des vols FlightAware. À 23h20, à une altitude de croisière de 33 350 pieds, l’avion a atteint 802 mph, selon le site.
Le vol 64 d’United Airlines reliant Newark à Lisbonne a volé jusqu’à 838 mph et a atterri à destination 20 minutes plus tôt. Enfin, le vol le plus rapide durant cette même journée était celui d’American Airlines, allant de Philadelphie à Doha, au Qatar. Il a atteint une vitesse maximale de 840 mph et est arrivé 27 minutes en avance sur l’horaire, selon les données de FlightAware.
Bien que ces avions se soient déplacés plus rapidement que la vitesse du son (767 mph), ils n’ont pas franchi le mur du son parce que la vitesse des avions, sans l’assistance du vent, était moindre que 767 mph.
Le jet stream
Selon les experts, l’impact du changement climatique provoque des vents plus forts dans le courant-jet, cette bande étroite de vent qui circule d’ouest en est. Si les avantages sont favorables d’un côté, le voyage s’avère plus ardu pour les avions en direction ouest à cause des vents contraires.
Shem Malmquist, professeur d’aéronautique à la Florida Tech University et commandant de bord d’un Boeing 777, a partagé avec CBS MoneyWatch qu’il avait récemment effectué un vol international qui avait atteint une vitesse de 822 mph, grâce au courant-jet.
Mais, a-t-il ajouté, « un jet stream plus rapide peut présenter des inconvénients, notamment des vols plus turbulents et des temps de trajet plus lents pour les avions voyageant vers l’ouest ». L’expert explique aussi que ce courant est une bande d’air étroite qui crée beaucoup de turbulences puisque l’air qui l’entoure ne se déplace pas aussi rapidement. Généralement, ces courants sont plus forts en hiver, lorsque la différence de température de l’air des régions polaires et tropicales est la plus prononcée.
Selon la National Oceanic and Atmospheric Administration, les occurrences de turbulences dans les espaces aériens à fort trafic augmentent partout autour de la planète et malheureusement, la période annuelle durant laquelle les « turbulences sévères » sont présentes a augmenté au fil des années. Toujours en cause, le changement climatique.
Autres effets sur les vols
L’University of Chicago et l’U.S. National Science Foundation National Center for Atmospheric Research (NSF NCAR) ont étudié cette situation et rapportent que les phénomènes météorologiques plus forts et fréquents entraîneront des perturbations climatiques qui affecteront le transport aérien de nombreuses façons.
Les orages violents en sont un exemple évident. Les scientifiques ont également établi un lien entre la fréquence et l’intensité croissante des incendies de forêt et le réchauffement climatique. Ce type d’événements oblige les compagnies aériennes à laisser plus d’espace entre les départs et à définir des itinéraires alternatifs.
Les températures extrêmement chaudes, comme la planète a expérimenté l’été dernier, peuvent également ralentir les voyages aériens. « Une chaleur très élevée peut entraîner des retards, car un avion soumis à des températures élevées a besoin de plus de temps et de distance pour décoller afin de lutter contre la gravité », a déclaré la journaliste Amanda Hoover du magazine Wired.
Du Nord au sud et de l’Est à l’ouest, les règles gouvernementales de l’industrie aérienne se doivent rapidement de mettre à jour les protocoles afin que les changements adaptifs soient en place avant qu’une tragédie ne frappe.
