Depuis près de trois semaines, des manifestations persistent à travers le Canada contre les règles sur les vaccins et contre les restrictions de COVID. Au moment d’écrire ces lignes, les camionneurs commencent enfin à débloquer les passages frontaliers clé entre les États-Unis et le Canada mais la situation n’est pas régée.
Les protestataires sont aigris, haineux et de plus en plus nombreux à perdre le nord. Ont-ils raison ?
Selon l’Associated Press, environ 90 % des camionneurs au Canada sont vaccinés, et les associations de camionneurs et de nombreux exploitants de gros camions ont dénoncé les manifestations. Que Trudeau lève la restriction ou non aurait peu d’impact car les États-Unis ont la même règle de vaccination pour les camionneurs entrant dans leur pays.
Est-ce que provoquer des perturbations économiques, qui vont faire mal à tous points de vue et des deux côté de la frontière, justifie la demande des camionneurs indépendants ? Avoir un plan, rassembler les troupes, se faire entendre et régler un problème s’appelle : progresser. Avoir une demande mal définie, aucun plan et stimuler des réactions de foule est malsain et les conséquences engendrées sont toujours coûteuses. Et il semble que ce soit le cas présentement.
Le flux régulier des marchandises entre le Canada et les États-Unis est bouleversé. Ford a dû fermer les portes de l’usine à Windsor, en Ontario. General Motors réduit au minimum les activités à l’usine de Lansing au Michigan, Toyota a suspendu la production à son usine en Ontario alors que Stellantis, autrefois Fiat Chrysler, a altéré la production des mini-vans au plan de Windsor.
Les exportations agricoles du Michigan vers le Canada sont menacées, le mouvement des travailleurs, d’un côté à l’autre de la frontière, est coupé et fait mal à la communauté, aux familles, aux entreprises, bref, aux contribuables en général. La masse de protestataires continue de gonfler alors que la plupart des mesures restrictives à travers le pays ont été mises en place par les gouvernements provinciaux. L’Alberta, la Saskatchewan, le Québec, l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse ont annoncé la semaine dernière leur intention d’annuler une partie ou la totalité des précautions.
On nous demande si les visiteurs canadiens en Floride seront directement affectés par ce blocage. Personne ne peut se prononcer. Mais une chose est certaine, c’est que le monde est un écosystème.
Espérons que la majorité des gens soit capable de discerner les fausses rumeurs des réalités. En 2022, il serait triste que les Canadiens adoptent eux aussi la devise : « diviser pour régner ».
Les manifestations des camionneurs ont provoqué des mésententes entre les Canadiens et causeront ultimement des grands dommages et des frictions entre les Canadiens et les Américains.
C’est un peu comme le berger qui se donne le devoir de tondre le troupeau mais qui au lieu, l’écorche.