La gestion des déchets est devenue un sujet de polémique à Miami-Dade. Elle se fait de plus en plus difficile et le comté n’a plus suffisamment de décharges pour tous les détritus, notamment après l’incendie qui a ravagé une usine d’incinération à Doral le 13 février 2023, qui traitait environ la moitié des déchets collectés.
De plus, Miami-Dade a actuellement un déficit budgétaire de 40 millions de dollars pour la collecte des vidanges, et les résidents du comté ne sont pas disciplinés dans leur tri collectif puisqu’ils recyclent moins d’un cinquième de leurs déchets.
En comparaison, le comté de Palm Beach a, lui, les meilleurs taux de recyclage de la Floride. Selon Dominique Burkhardt, avocate de l’ONG environnementale Earthjustice, la situation est difficile à Miami-Dade et il y a beaucoup de problèmes à prendre en considération. Le comté cherche actuellement des moyens différents de se débarrasser des rebuts, car le système actuel visant à les brûler pose non seulement des coûts environnementaux, mais aussi sociaux. D’ailleurs, l’ancienne usine d’énergie Covanta à Doral avait suscité la colère des résidents voisins qui se réveillaient avec les fumées.
Le Département de la gestion des déchets solides de Miami-Dade reconnaît que la façon dont ils sont gérés est à revoir. Ils travaillent sur un projet qui sera capable de s’inscrire dans la durée et qui intégrera le recyclage.
Le taux de contamination du recyclage dans le comté est en hausse et a même atteint les 50 % ces dernières années. Il s’agit des déchets qui ne devraient pas être jetés dans les bacs à recyclage et qui peuvent gâcher tout le reste du lot.
Modèles à suivre. Les bons élèves en matière de recyclage en Floride semblent être les comtés de Palm Beach et de Charlotte, dans le Sud-ouest de l’État. Le taux de contamination de ce dernier oscille régulièrement entre 13 % et 17 %, soit entre trois et quatre fois plus bas que celui de Miami-Dade. D’après Lorenzo Daetz, superviseur des déchets solides du comté de Charlotte, le succès vient des campagnes éducatives avec notamment, des annonces télévisées régionales, ciblant davantage les communautés à faible revenu.
En ce qui concerne le comté de Palm Beach, il se distingue par un système « double flux », c’est-à-dire qu’au lieu d’avoir un seul bac à recyclage, comme à Broward, Monroe et Miami-Dade, où les résidents ne trient pas manuellement les articles, il y a deux bacs; un pour les plastiques, le verre et l’aluminium, et l’autre pour le papier et le carton.
L’année dernière, le comté de Palm Beach avait le taux de recyclage global le plus élevé de l’État à 80 %, selon les données du Département de la protection de l’environnement de la Floride. Le taux global comprend diverses formes de recyclage en plus de la traditionnelle – pensez plastique, papier, aluminium.
De nouvelles normes d’émissions atmosphériques proposées par l’Agence de protection de l’environnement pourraient pousser les responsables de la Floride à fermer leurs usines de valorisation énergétique des déchets. L’idée est d’améliorer la qualité de l’air en ciblant les installations qui brûlent des déchets solides. Les responsables du comté de Palm Beach ont cependant exprimé des inquiétudes quant à l’impact financier de la conformité à ces normes.