Dommage que la Ligue nationale de hockey ait attendu quinze ans avant de nous inventer cette formule du tournoi des 4 Nations.
Formule qui a rangé une fois pour toutes dans les placards dans le fond du garage l’insipide Match des étoiles qui n’intéressait même plus les gamins.
Créer ce tournoi, à deux mois de la fin du calendrier régulier, a été une lumineuse idée et une formidable façon de voir à quel point la Ligue regorge de talents tant chez nos voisins américains que chez nos cousins du froid en Europe.
Sans le savoir, ce tournoi a pris son envol dans un contexte explosif en plein cœur de la nouvelle guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis provoquée par les nouveaux décrets du président américain, Donald Trump.
Conséquence directe ? Pour les Canadiens, une seule équipe était à abattre dans ce tournoi : les États-Unis.
Le tournoi en est donc rapidement devenu une compétition entre… deux nations.
Et la partie du samedi 15 février au Centre Bell à Montréal nous l’a prouvé sans aucun doute.
Ils étaient tous là pour cette partie : le premier ministre Justin Trudeau, l’ancien PM Jean Chrétien, les anciennes gloires de la Série du Siècle, Serge Savard et Yvan Cournoyer, et tout le reste du gratin du hockey de chez nous. Après que l’hymne national américain fut conspué par une bonne majorité de la foule, la rondelle a été déposée et tout de suite les mal-aimés frères Tkachuk ont jeté les gants. Comme pour lancer un message clair comme une lune d’hiver : ici, personne ne se moque des États-Unis. Et vous savez quoi ? Je pense que ce fut un pari gagnant pour les Américains. Car même si Connor McDavid a donné l’avantage à la bande de Jon Cooper en première période à la suite d’une superbe manœuvre individuelle, comme lui seul peut nous en peindre une, jamais la bande canadienne n’a réussi à ébranler son costaud rival. Voir les Américains limiter notre élite nationale à une vingtaine de lancers et à cinq ou six véritables chances de marquer, ça fait mal à notre sport national.
Quand tu as en tes rangs McDavid, MacKinnon et Crosby, on se croit être équipé pour déjouer n’importe quelle défense et gardien de but. Sauf que ça fait longtemps qu’on nous prévient que les Américains ont mis au monde une palette de joueurs depuis plus de trente ans et que désormais, ce sont eux les numéros 1 du hockey mondial. Avant ce tournoi, nous avions toujours gagné les affiches internationales et nos héros s’appelaient Yvan Cournoyer, Mike Bossy et Mario Lemieux.
Au moment d’écrire ces lignes pour Le Soleil de la Floride, j’espère que le Canada aura battu la Finlande le lundi après-midi pour avoir droit à une finale de rêve : celle contre les Américains sur leurs terres à Boston le jeudi 20 février.
Ce match écrira un nouveau tournant de notre hockey. Mais Bon Dieu, que les Américains, avec leur confiance en eux parfois irritante, me font peur !
LES ÉCHOS DE SHOWTOM
– Samuel Montembeault, le gardien du Canadien et le seul Québécois de l’équipe canadienne, n’aura donc pas disputé de parties durant le court tournoi des 4 Nations. Les dés étaient pipés à l’avance et le choix comme partant de Jordan Binnington n’a pas fait l’unanimité. Contre les Suédois, il a accordé deux mauvais buts dans une victoire de 4 à 3 en prolongation et contre les Américains, il a très mal paru sur le premier but. On est loin des Brodeur et Roy pour leur efficacité dans de tels tournois importants.
– Patrik Laine a critiqué ouvertement son coach Martin St-Louis pour son emploi du temps des dernières semaines. Il aimerait jouer avec des coéquipiers qui sont capables de l’alimenter. Ce sera un beau sujet de controverse quand le Canadien terminera ses vacances la semaine prochaine.
– L’ovation réservée à Mario Lemieux lors de la soirée d’ouverture du tournoi des 4 Nations, le mercredi 12 février, restera un très beau moment. Homme réservé, la gloire des Penguins de Pittsburgh n’aurait jamais pensé que les Québécois l’aimaient autant. Garde précieusement la vidéo, Mario !