C’est pire que jamais. C’est un contrôle absolu. C’est l’omertà.
Comme si Al Capone renaissait de ses cendres pour diriger la baraque du président Molson. C’est drôle le show de l’humoriste Martin St-Louis certains soirs après une victoire. On rit avec le coach de sa poésie écrite à l’encre tricolore. Bien jouer sa game dans la game, dit-il souvent.
Mais après les défaites, ça sent le complot. Ça pue la conspiration. Aucun journaliste ne pose la question qui tue. Comme par exemple jeudi soir après une énième gênante culbute de 9 à 2 devant les Penguins de Crosby au Centre Bell.
St-Louis déclare qu’il veut revoir la game avant de répondre à certaines questions.
« Mais revoir quoi coach ? », aurait dû demander un journaliste affecté à la couverture du club. Tu as le meilleur siège pour tout voir ce qui se passe.
Pire encore, St-Louis questionne sa liseuse de bonnes aventures, Chantal Machabée, avec un sourire au coin des lèvres. Oui, toujours après cette déconfiture de 9-2.
-Ça se dit comment en anglais que la chaîne a débarqué ce soir ? Chantal lui répond du tic au tac et tout le monde rit dans la salle des médias.
Tabarouette, ton club vient de se faire huer par un public qui a payé le gros prix pour une telle déroute. St-Louis aurait dû s’excuser auprès du cochon de payant. Auprès des milliers de téléspectateurs. Le pire est que ça ne changera pas. Les journalistes ne posent pas de questions pièges pour garder leurs privilèges.
Belle salle de presse avec ambiance collégiale, galerie de presse avec la meilleure vue sur la patinoire. Des faveurs ici et là, on dirait la clique républicaine, la langue pendue, devant Donald Trump.
Et pendant ce temps à une heure d’avion de Montréal, Patrick Roy, la dernière légende vivante du Canadien, sermonne toute sa bande de traîneux de pieds dans une victoire le même jeudi soir de ses Islanders sur les Blackhawks de Chicago. « J’aurais fracassé mon hockey dans le vestiaire si mes coéquipiers d’antan m’avaient laissé tomber ainsi », a grogné Roy.
A-t-on oublié chez nous, il y a trois ans, le meilleur homme, qui aurait dit les vraies affaires ? Qui n’aurait pas accepté les baises mains des médias. Le Canadien ne gagne plus depuis Roy. Est-ce une malédiction punitive ?
Au baseball, les Red Sox de Boston avaient eu un mauvais sort jeté contre eux parce qu’ils avaient commis l’impardonnable en échangeant Babe Ruth aux Yankees de New York en 1920. Ils avaient ensuite attendu quatre-vingts ans avant de regagner une Série mondiale en 2004. J’espère qu’on n’attendra pas aussi longtemps chez le Canadien après avoir échangé et maudit Roy. Ça fera déjà trente-quatre ans au printemps prochain.
Ce n’est pas un journaliste du club qui oserait rappeler cette malédiction au président Geoff Molson ou à l’un de ses serviteurs.
Il risquerait l’expulsion immédiate du vestiaire du Canadien.
LES ÉCHOS DE SHOWTOM
-Que les Snowbirds l’inscrivent à leur calendrier du temps des fêtes : Les Panthers de la Floride recevront le Canadien le samedi 28 décembre à Sunrise. Comme le veut la coutume avant le Jour de l’An. Installés au quatrième rang de la Conférence de l’Est, les hommes de Paul Maurice ne jouent pas en ce moment le hockey inspiré de l’an passé. Mais comme ils ont une équipe bien nantie, le club reprendra sa vitesse de croisière quand il le faudra. Je ne suis pas inquiet du tout. Quant au Canadien, c’est le moment de l’année en Floride pour s’acheter un t-shirt de Cole Caufield, de Nick Suzuki, de Patrik Laine ou du jeune Hutson.