C’est du jamais vu dans l’histoire des États-Unis d’avoir un Congrès autant diversifié.
Le Congrès regroupe la Chambre (435 représentants) et le Sénat (100 sièges).
Aux élections de mi-mandat du 8 novembre dernier, des records ont été battus pour former ce 118e Congrès avec un total de 153 femmes, dont 128 à la Chambre et 25 au Sénat. Il y a 18 congressistes latines; 27 femmes noires siègent à la Chambre; et 13 membres s’affichent à la communauté LGBTQ.
Parmi les 535 membres du nouveau Congrès, 27 des 140 membres non blancs sont républicains. Plus de 50 % des nouveaux législateurs démocrates ne sont pas blancs et 12 des 13 membres s’affichant à la communauté LGBTQ sont démocrates.
Les électeurs ont également élu des candidats qui ont marqué l’histoire : la Floride a élu le premier membre de la génération Z à la Chambre, Maxwell Frost (25 ans), et le Vermont a élu une première femme pour les représenter.
Alors que le nouveau Congrès est plus diversifié, sera-t-il plus ou moins productif ? Avec les républicains qui ont repris le contrôle de la Chambre (avec quatre sièges de plus) et les démocrates qui contrôlent le Sénat (avec un siège de plus), il est dit que le Congrès pourrait faire face à plus d’embûches en raison des minces majorités de chaque parti. La preuve, il a fallu quatre jours et 15 tours de vote pour élire un président à la Chambre ! L’assermentation des représentants à la Chambre, tous partis confondus, a dû demeurer dans les limbes jusqu’à ce qu’un terrain d’entente ne survienne chez les représentants républicains.
DISCOURS INAUGURAL DE RON DESANTIS
En ce qui concerne la Floride, le mardi 3 janvier marquait le début du deuxième mandat de Ron DeSantis en tant que gouverneur de l’État. Lors de son discours inaugural, DeSantis a dénoncé la « folie philosophique » (philosophical lunacy) et a juré de combattre la « foule éveillée » (woke mob).
DeSantis a également fustigé les politiciens de Washington et du gouvernement fédéral, qualifiant ces derniers de pratiquer une « bureaucratie tentaculaire et irresponsable » qui « plane sur nous et nous impose sa volonté ».
Les analystes ont ainsi qualifié le discours inaugural du gouverneur DeSantis comme un chevauchement des mondes politiques à l’échelle de l’État et au niveau national alors qu’il assume un deuxième mandat comme gouverneur de Floride tout en envisageant une éventuelle course à la Maison Blanche en 2024, même s’il n’a pas encore déclaré s’il se présenterait.
Lors de son discours, DeSantis s’est vanté que durant son premier mandat, il a protégé « l’État libre de Floride » tout en le proclamant comme un modèle pour une nation paralysée par l’idéologie libérale et par le gouvernement fédéral actuel.
Sans mentionner un agenda précis, il a déclaré qu’il comporte des thèmes énoncés lors de sa campagne électorale l’automne dernier, tels qu’un « allégement fiscal record » qui serait financé par un « important excédent budgétaire de l’État » et qu’il s’assurera que « les systèmes scolaires répondent aux parents et aux élèves, et non aux groupes d’intérêts partisans ».
Il y a quatre ans, DeSantis était un membre du Congrès peu connu de la région de Jacksonville qui a battu de justesse Andrew Gillum, l’ancien maire de Tallahassee.
Depuis sa première élection comme gouverneur en 2018, le positionnement politique de DeSantis s’est accru, en partie à cause de sa combativité envers les opposants politiques, de sa résistance face aux restrictions liées à la pandémie et de ses fréquentes actions politiques très médiatisées, telles que le transport par avion de migrants à Martha’s Vineyard et la suspension de responsables locaux.
