Dans le cadre d’un accord conclu le 11 mars, les étudiants et les enseignants pourront à nouveau parler librement de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre dans les salles de classe de Floride, à condition que cela ne fasse pas partie de l’enseignement. L’entente a été établie entre les responsables de l’éducation de Floride et les avocats des droits civiques qui avaient contesté la loi CS/CS/HB 1557 (Parental Rights in Education Act) que les critiques avaient surnommé « ne dites pas gay ».
La loi a été adoptée en 2022 par la législature de Floride, contrôlée par les républicains, et le gouverneur de l’État, Ron DeSantis. Elle était applicable de la maternelle jusqu’à la troisième année, puis a été étendue à toutes les années scolaires en 2023. Les législateurs républicains avaient fait valoir que les parents devraient aborder les sujets de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre avec leurs enfants et que la loi protégeait les enfants contre tout enseignement inapproprié. Cette loi a servi modèle pour interdire l’enseignement en classe sur ces sujets dans d’autres États, dont l’Alabama, l’Arkansas, l’Indiana, l’Iowa, le Kentucky et la Caroline du Nord.
Suite à son adoption en Floride, les opposants ont déclaré que la loi avait créé une confusion quant à savoir si les professeurs pouvaient s’identifier comme LGBTQ+ ou même s’ils pouvaient avoir des autocollants arc-en-ciel dans les salles de classe.
Le nouveau règlement clarifie maintenant ce qui est autorisé dans les salles de classe de l’État.
Selon les termes de l’accord rapportés par WLRN, le Florida Board of Education enverra des instructions à chaque district scolaire en indiquant que la loi de Floride n’interdit pas de discuter des personnes LGBTQ+, n’empêche les règles anti-intimidation sur la base de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre et n’interdit pas les groupes Gay-Straight Alliance. Le règlement précise également que la loi est neutre. C’est-à-dire que ce qui s’applique aux personnes LGBTQ+ s’applique aussi aux personnes hétérosexuelles et que la loi ne s’applique pas aux livres de bibliothèque qui ne sont pas utilisés pour l’enseignement en classe. De plus, le règlement précise que la loi ne s’applique pas non plus aux livres contenant des références fortuites à des personnages LGBTQ+ ou à des couples de même sexe, « car il ne s’agit pas d’un enseignement sur l’orientation sexuelle ou sur l’identité de genre, pas plus qu’un problème de mathématique demandant aux élèves d’ajouter des boisseaux de pommes n’est un enseignement sur la culture des pommes ».
Qui est vainqueur ?
Par rapport au règlement, l’administration DeSantis et un groupe de défenseurs LGBTQ+ ont tous deux revendiqué la victoire.
L’avocate principale des plaignants, Roberta Kaplan, a déclaré : « Ce règlement rétablit le principe fondamental avec lequel j’espère que tous les Américains sont d’accord, à savoir que chaque enfant de ce pays a droit à une éducation dans une école publique où il se sent en sécurité, où sa dignité est respectée et où leurs familles et leurs parents sont les bienvenus ».
Dans un communiqué, l’administration du gouverneur DeSantis a qualifié l’accord de « victoire majeure », car la loi reste intacte. Ryan Newman, avocat de l’État, a déclaré : « Nous sommes victorieux et les salles de classe de Floride resteront un lieu sûr en vertu de la Loi sur les droits parentaux dans l’éducation ».