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samedi, avril 20, 2024

RÉCESSIONS : PAS TOUJOURS FACILE DE LES RECONNAÎTRE

Date:

PAR

Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne et

Benoit P. Durocher, économiste principal Mouvement Desjardins

Après une baisse de 1,6 % (à rythme trimestriel annualisé) au premier trimestre de 2022, le PIB réel américain a connu une seconde réduction au deuxième trimestre avec un recul de 0,9 %. 

Selon la définition simpliste, une récession se caractérise par deux trimestres consécutifs de diminution du PIB réel. 

Il faut toutefois être prudent avant de conclure que l’économie américaine est entrée en récession au début de 2022. Aux États-Unis, la tâche d’officialiser les épisodes de récession revient au Business Cycle Dating Committee du National Bureau of Economic Research (NBER). 

Le Comité a ainsi identifié 34 récessions aux États-Unis depuis 1857. Plus récemment, il y a eu la crise financière mondiale (de janvier 2008 à juin 2009) et le début de la pandémie au printemps 2020. 

Pour se faire, le comité se base non seulement sur l’évolution du PIB réel, mais aussi sur plusieurs autres indicateurs. Son cadre d’analyse incorpore ainsi des données sur le revenu personnel, l’emploi, les dépenses réelles de consommation, les ventes au détail et en gros ainsi que la production industrielle. 

Or, une grande partie de ces indicateurs ne signale toujours pas de récession aux États-Unis. Par exemple, le marché du travail a bénéficié d’une création de 528 000 emplois en juillet et le taux de chômage est passé de 3,6 % à 3,5 %. 

Les revenus des ménages continuent à progresser à un bon rythme alors que la croissance des salaires reste forte dans un contexte de rareté de main-d’œuvre et d’inflation élevée. Avec de tels résultats, l’économie américaine est visiblement loin d’être en récession. Il faut dire que la diminution du PIB réel au début de 2022 s’explique par des facteurs très particuliers. 

Une grande partie de la baisse du premier trimestre est attribuable à une hausse marquée des importations alors que les exportations ont fléchi. Le solde commercial a donc fortement freiné la croissance. Au deuxième trimestre, ce sont surtout les stocks qui ont causé le recul du PIB réel. 

Dans les deux cas, les problèmes dans les chaînes mondiales d’approvisionnement ont lourdement penché dans la balance. La situation devrait toutefois se normaliser dès le troisième trimestre de sorte que le PIB réel américain devrait retourner en territoire positif durant la période.

Est-ce dire que l’économie américaine est actuellement à l’abri d’une récession ? Malheureusement, non. La hausse rapide des taux d’intérêt directeurs de la Réserve fédérale ainsi que la perte du pouvoir d’achat des consommateurs découlant de la forte inflation devraient éventuellement entraîner un net ralentissement de l’économie américaine. 

Dans ces conditions, la possibilité qu’une véritable récession se matérialise au début de 2023 ne peut pas être écartée. Il semblerait qu’un ralentissement économique soit un passage obligé pour ramener un meilleur équilibre entre l’offre et la demande et ainsi amoindrir les pressions haussières sur le prix. 

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