Au moment où les impacts des changements climatiques s’aggravent en devenant plus fréquents et plus intenses, le démantèlement possible de l’agence fédérale de prévisions météorologiques et de recherches scientifiques sur le climat, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), suscite des inquiétudes.
Les pages liées à la crise climatique ont commencé à être supprimées des sites web du gouvernement fédéral. Pour Katharine Hayhoe, scientifique du climat, la chose la plus importante que l’on puisse faire pour lutter contre les changements climatiques est d’en parler. « Je peux dire que je ne crois pas à la gravité, mais si je tombe d’une falaise, je descendrai quand même », souligne la scientifique.
La Floride, à cause de sa situation géographique et de sa topographie, est l’un des États qui a le plus besoin des services de prévision de la NOAA et de ses recherches scientifiques. Ce démantèlement potentiel pourrait accroître la vulnérabilité de la population en rendant plus difficile le travail de prévention et de gestion des catastrophes liées au climat.
Qu’est-ce que la NOAA ?
La NOAA supervise le National Weather Service, le National Marine Fisheries Service, le National Ocean Service et d’autres bureaux. Son service météorologique compte plus de 4 000 employés qui travaillent dans 122 bureaux de prévisions répartis dans tout le pays, où ils surveillent en permanence les conditions locales et diffusent des avertissements.
La NOAA collecte six milliards d’observations météorologiques par jour qui servent aux experts. Son personnel gère aussi des bureaux spécialisés qui conseillent les contrôleurs aériens et le National Hurricane Center.
Service public
Les services de prévisions et d’avertissements de la NOAA sont offerts gratuitement à la population. Les données d’observations issues du vaste réseau de satellites, de bouées, de ballons météorologiques et de capteurs sont également disponibles gratuitement pour les entreprises.
Louis Uccellini, ancien directeur du service météorologique de 2013 à 2022, a souligné que « le service public ne se mesure pas à ses résultats financiers mais à la façon dont nous servons la société avec les ressources allouées par le Congrès ».
Le Projet 2025, document qui semblerait guider les décisions du nouveau président, a qualifié l’agence comme étant potentiellement nuisible à la prospérité économique du pays.
La privatisation de la NOAA, qui semble être l’objectif du gouvernement, ne serait pas une bonne option car des programmes entiers de recherches pourraient disparaître parce qu’ils ne répondraient pas aux intérêts commerciaux, souligne le journal The Guardian. La recherche du profit pourrait alors l’emporter sur l’exactitude et la transparence, ce qui pourrait devenir inquiétant pour la Floride.
Dans l’État
Le Sunshine State, ainsi que tout le pays, ont pourtant besoin des recherches scientifiques qui sont produites par l’agence afin de faire face aux défis climatiques de l’avenir. Rappelons que le coût monétaire des catastrophes climatiques pour 2024 seulement s’élève à 182,7 milliards de dollars et que depuis 1980, le montant total de ces coûts s’élève à 2 915 milliards de dollars.
En plus de la NOAA, sur laquelle l’État peut encore compter pour l’instant, s’ajoutent le Florida Climate Institute, le Florida Climate Center de la FSU (Florida South University), la Florida WCA (Water and Climate Alliance) et de nombreuses universités et organisations citoyennes alliées dans le partage de la connaissance ainsi que des travaux sur le climat et les intempéries en Floride.
