La présence des arbres dans les villes devient une question de vie ou de mort selon le réputé groupe de chercheurs, American forest. Les États-Unis devraient passer de 12 000 décès liés à la chaleur annuellement à 100 000 au cours des prochaines décennies.
Les responsables du comté de Miami-Dade s’étaient donné pour objectif, dès 2007, d’augmenter la couverture de la canopée à 30 % au cours des treize années qui allaient suivre, soit jusqu’en 2020. La canopée est la strate supérieure des arbres qui est exposée aux rayons du soleil, le couvert de feuilles et de branches vu d’en haut à vol d’oiseau. Son indice est calculé par l’espace qu’elle occupe par la vue du haut des airs. La présence d’arbres dans les villes a plusieurs impacts positifs sur la santé et la qualité de vie des résidents. Ils servent de climatiseurs en diminuant la température ambiante et réduisent de 15 à 30 % les besoins de climatisation. Un autre impact positif est qu’ils réduisent la pollution sonore de 30 à 40 %. À cela s’ajoute un impact économique avec une augmentation de 10 à 18 % de la valeur des résidences. Il faut également tenir compte des bienfaits psychologiques liés à la présence des forêts urbaines. Mais le plus important demeure les bienfaits écosystémiques (purification de l’air, filtration de l’eau, stabilisation du sol), car les arbres sont des éponges à carbone.
Planter des arbres est payant à tous les points de vue : écologique, sociologique, psychologique et économique. Surtout, cela devient un enjeu crucial pour l’avenir des villes et des comtés de la Floride, car la présence des arbres est au cœur du processus d’adaptation et d’atténuation du changement climatique.
Aujourd’hui, la canopée évaluée à Miami-Dade se situe à 20,1 %, loin de l’objectif fixé. Au cours des six dernières années, elle n’a connu que très peu d’améliorations, indique le dernier rapport du Miami-Dade County, Urban Tree Canopy Assessment, (octobre, 2021).
Des chercheurs de l’Université de Floride et de l’Université Internationale de Floride se sont associés au comté de Miami-Dade en 2020 pour évaluer les impacts environnementaux et socio-économiques de la canopée dans le comté de Miami-Dade. Ils ont découvert que ce sont les zones défavorisées économiquement qui ont moins d’arbres, comme Hialeah ou Medley à titre d’exemple.
Pour des raisons que l’on ignore, le comté de Miami-Dade a peine à se doter d’un couvert forestier. En 2016, un plan d’action nommé Million Trees Miami, visant à planter un million d’arbres pour atteindre une canopée de 30 %, a été élaboré par Neat Streets Miami, un conseil de comté. Malgré cela, la canopée stagne à 20,1 % et la Floride est sous tension entre des pressions d’urbanisation forte et une vulnérabilité croissante face aux changements climatiques.
Les citoyens et les élus ne semblent pas vouloir emboîter le pas et planter les arbres dont ils auraient tant besoin.