Règles pour la protection des travailleurs en pourparlers
Il est indéniable que le climat en Floride rend le travail à l’extérieur de plus en plus difficile, d’autant plus que ces dernières années, le changement climatique fait grimper le thermomètre. Cet été, des records de température ont été battus aux États-Unis ainsi que dans le reste du monde. En juillet dernier, Miami a eu une moyenne de 86,5 degrés fahrenheit comparativement à la température moyenne habituelle de 84 degrés, et c’est sans compter les ressentis.
Des protections pour les employés travaillant à l’extérieur devraient être mises en place rapidement puisque des commissaires du comté de Miami-Dade se sont réunis le mardi 7 novembre afin d’en discuter. Il n’y a à ce jour aucune règle fédérale à ce sujet alors qu’aux États-Unis, 32 millions de personnes travaillent dehors et ne bénéficient d’aucune réglementation sur la sécurité au travail en cas de chaleur.
Un petit bémol avec trois États (la Californie, Washington et l’Oregon) où les entreprises sont obligées d’accorder des pauses à leurs travailleurs pour se rafraîchir en cas de canicule. Pourtant, à ce jour, aucun État du Sud du pays, où les décès liés à la chaleur au travail sont les plus importants, n’a de règles à cet égard. Rappelons que les risques sur la santé en cas d’exposition à de fortes chaleurs sont indirectement reliés à des arrêts cardiaques, des insuffisances rénales et des chutes de pression artérielle. Ces derniers ne sont généralement pas enregistrés comme étant des accidents ayant survenu en raison de la chaleur.
Pour cette raison, il est difficile de quantifier les décès et blessures, mais selon les données officielles du Bureau des Statistiques du Travail, 815 travailleurs seraient morts à cause de la chaleur entre 1992 et 2017, alors que 70 000 autres auraient été gravement blessés.
Les règles proposées dans le comté de Miami-Dade, et qui font l’objet d’une étude minutieuse, seraient parmi les plus strictes du pays. Si elles sont approuvées, les entreprises de travaux en bâtiments publics et d’agriculture auraient l’obligation de former leurs travailleurs à reconnaître et à réagir aux signes de mal-être liés à la chaleur. En cas de canicule, de l’eau propre devrait être fournie aux travailleurs, une pause de 10 minutes devrait être accordée toutes les deux heures et un endroit à l’ombre devrait être établi pour se rafraîchir. Attention, en cas de non-respect de ces mesures, si elles sont approuvées, les entreprises seront soumises à des amendes pouvant aller jusqu’à 2 000 dollars.
Cependant, il n’est pas sûr que ce projet de loi aboutisse. Des lobbyistes de l’industrie s’opposent à cette proposition et lui font perdre de son poids. Leurs arguments plaident en faveur de moins de bureaucratie. Jessica Martinez, co-directrice exécutive du National Council of Occupational Safety and Health, explique que c’est pour cette raison qu’il a fallu autant de temps pour monter ce projet. Le Ministère du travail a commencé le processus d’élaboration de ces règles en 2021 et il n’est à ce jour pas sûr de quand et si elles vont finir par aboutir.
Les syndicats de travailleurs pensent que si elles sont approuvées, elles pourraient servir de modèle aux gouvernements locaux, ce qui entraînerait probablement la création de normes fédérales.