Elle est forte, la potion du hockey au Canada. Elle est hallucinogène.
En tout cas, elle en a rendu gaga plus d’un durant ce trop court Tournoi des 4 Nations entre le 12 et le 20 février.
Avant la finale entre le Canada et les États-Unis à Boston le jeudi 20, qui a réuni 11 millions de téléspectateurs au Canada, Michel Bergeron est arrivé sur le plateau de TVA Sports et a déclaré : « le monde entier va regarder le match… ». Ben oui, du Tibet à New Delhi, de Rome au Pakistan, de Londres à Melbourne, tous allaient se lever selon leur fuseau horaire pour regarder cette partie avec un amour bien spécial pour notre sport national. J’arrête parce que moi aussi, vous allez penser que j’en hume et fume du bon.
Quoi qu’il en soit, le Canada a gagné ce tournoi avec un scénario parfait. Connor McDavid oublié dans l’enclave a fait friser le petit filet de la lucarne derrière Connor Hellebuyck, à la suite d’une passe caviar de Mitch Garner. Le tout en prolongation. Bergy a dû avaler sa gomme derrière sa cravate à la couleur feuille d’érable.
Loin de moi l’idée de minimiser ce gain de 3 à 2 face aux Américains, mais le Canada s’est payé un bon trip, et selon moi c’est très bien ainsi, où dans le contexte politique actuel il fallait avoir sa petite vengeance sur les Américains et l’arrogance de Donald Trump et de J-D Vance. Sur leur manière impolie de nous écraser le gros orteil. Et qui de mieux que nos dieux en patins pour sonner la révolte et la victoire !
Le tournoi nous a permis de constater que Sidney Crosby est un capitaine beaucoup plus classe et cultivé qu’Auston Matthews. Que Nathan MacKinnon est toujours le meilleur joueur de la planète hockey et que bientôt, qui sait, grâce à ce but libérateur en prolongation, McDavid aura trouvé la clé pour ouvrir le coffre-fort d’une première conquête de la Coupe Stanley.
Le Tournoi des 4 Nations a été une belle réussite, d’autant plus qu’il mettait sur pause l’insignifiant Match des étoiles. Mais pour moi, et ça ne me rajeunit pas, le meilleur tournoi de hockey au monde fut la Série du Siècle en 1972, avec huit passionnantes parties qui se sont achevées par le but de Paul Henderson. Comme une Série mondiale au baseball, un tournoi doit se jouer sur une série longue avec plus d’émotions.
Mais je comprends aussi que pour les kids d’aujourd’hui, la victoire canadienne du 20 février 2025 soit devenue « leur » plus belle date référence historique. La plus belle victoire de leur génération !
LES ÉCHOS DE SHOWTOM !
– Le Canadien est rentré pimpant de ses vacances. L’équipe de Martin St-Louis a joué comme avec son aplomb du temps des Fêtes pour bien corriger 5 à 2 les Sénateurs à Ottawa. Sans leur agitateur, Brady Tkachuk, le Canadien en a profité pour dicter le rythme du match. Encore une fois, Brendan Gallagher a prêché par l’exemple et les autres ont suivi, notamment Cole Caufield avec son 27ème et surtout Patrik Laine avec son 13ème, son premier en dix parties. Mais le joueur bonheur de la partie fut Juraj Slafkovsky avec un but, six tirs et même une bataille. Étrangement Slaf dit se servir de l’exemple de Tkachuk au Tournoi des 4 Nations pour donner plus de rigueur à son jeu. Comme quoi tes ennemis peuvent même devenir une sorte d’ami.
– Pas fort que plusieurs Canadiens aient hué et donné la vie dure à Wayne Gretzky sur les réseaux sociaux. Le 99 a tellement fait pour la société avec son implication dans des œuvres de charité. Stupide que quelques rondes de golf avec le président Trump en aient fait capoter certains.
