Après que le Canadien de Montréal eut remporté neuf victoires à ses dix premières parties, au début du calendrier, les sceptiques juraient que cette équipe finirait bien par fléchir, parce qu’elle n’avait pas les ressources pour maintenir un tel rythme.
Le seul revers encaissé jusque-là avait été contre les Sénateurs en prolongation.
Le CH venait d’arracher 19 points au classement sur une possibilité de 20. Même les plus fervents craignaient un effondrement comme celui connu l’an dernier.
À son 11ème match, Michel Therrien avait vu sa troupe se faire massacrer 10 – 0 à Columbus. C’était suffisant pour annoncer que la catastrophe attendue venait de se pointer.
Pendant que les inquiets se tournaient vers l’Oratoire St-Joseph, les antis hurlaient leur satisfaction devant cet effondrement. Therrien était pendu en effigie tandis que Max Pacioretty était cloué au pilori en raison de sa réticence à se mettre le nez dans la cuisine lorsque le coin devenait trop chaud.
Même parmi les partisans on en trouvait qui réclamait leur départ.
Cette débandade a été suivie de quatre victoires. Puis l’équipe a connu ses moments les plus difficiles en subissant quatre échecs en cinq rencontres et neuf revers en 15 sorties.
Sont venus s’ajouter à l’inquiétude la perte de deux pièces maîtresses en Alex Galchenyuk et Andrei Markov. Il n’en fallait pas plus pour croire à l’effondrement.
Mais les choses ne se sont pas du tout passées comme cela. Avant le match d’hier (lundi) contre les Capitals, le Canadien trônait toujours au premier rang de sa division avec neuf points d’avance sur les Bruins et trois parties de plus à jouer.
Mieux encore, il accusait un retard de quatre points seulement sur Columbus, premier, qui a toutefois deux matchs de plus à disputer.
L’infirmerie du Tricolore est bondée, mais l’équipe s’en tire très bien.
Les généraux
La relève fait le travail et ceux qui doivent tirer l’équipe vers le haut remplissent leur rôle.
Carey Price, Shea Weber, Alexander Radulov et Max Pacioretty mènent la charge.
Pacioretty a retrouvé ses repères et marque à la régularité d’une horloge. Il a touché la cible 14 fois à ses 16 dernières parties. Plusieurs de ses buts ont fait la différence.
Radulov, qui avait connu une petite baisse de régime en l’absence de Galchenyuk, est devenu un véritable complice de son capitaine.
Price garde toujours le fort pendant que Weber joue comme un général.
Il serait peut-être temps de rendre à Michel Therrien ce qui lui revient.
L’entraineur du Canadien compose avec plein de joueurs qu’on a dû faire graduer, en raison des nombreuses blessures.
Therrien trouve les formules gagnantes. Il multiplie les expériences pour arriver à ses fins. Et il a amené ses joueurs à suivre son plan de match.
En ce moment, les Blue Jackets de Columbus, le Wild du Minnesota, les Rangers de New York, les Penguins de Pittsburgh sont tous des aspirants à la Coupe Stanley.
Faut-il maintenant ajouter le nom du Canadien à cette courte liste des formations qui tendent vers les grands honneurs.
Le parcours est parfois tortueux et réserve très souvent de véritables surprises.
Le seul bémol qui apparait dans le décor, c’est que la troupe de Michel Therrien évolue dans la division la plus faible de la Ligue nationale, ce qui lui permet de gonfler sa position au classement général.
S’il maintient le rythme, le Canadien devra affronter une formation de la division Métropolitaine parce que seulement trois formations de la section Atlantique n’atteindront les séries éliminatoires.
Son premier adversaire sera plus coriace que les équipes de sa division.
En ce moment, les équipes terminent la première demie de leur calendrier. C’est le moment où on se plait à dire que le temps est venu dans la Ligue nationale de séparer les hommes des enfants.
En un mot, les guerres de tranchés pour se tailler une place en série éliminatoire sont commencées.
La vraie course est enclenchée.