Les abeilles, de par leur équilibre précaire et leur importance majeure dans le maintien de la biodiversité végétale, sont souvent mises de l’avant dans l’actualité ces dernières années. Pourtant, sont-elles vraiment bien protégées?
Jusqu’à tout récemment, les abeilles étaient la seule espèce domestiquée qui ne possédait ni dépôt pour la conservation de ses gènes ni banque de sperme. Un constat troublant que le Département américain de l’agriculture (USDA) a réalisé et pour lequel il tente de trouver des solutions. C’est ainsi qu’une première banque génétique d’abeilles vient de voir le jour.
Grâce à la technique de la cryogénie, des embryons et du sperme d’abeille ont en effet été stockés au Colorado. D’abord refroidis à -250 °F (vitrification), les embryons d’abeilles sont ensuite entreposés dans de l’azote liquide à -320 °F. Dans le futur, un embryon pourra ainsi être extrait d’une banque de dépôt pour en faire une reine et l’inséminer avec du sperme également préservé par cryogénie. Les lignées génétiques à préserver sont aussi étudiées.
Attention aux virus humains!
Plusieurs abeilles souffrent de la maladie des ailes déformées, un virus qui serait originaire de l’Europe et transmis par un acarien, le Varroa. Les abeilles européennes de l’espèce Apis mellifera seraient à l’origine de tous ces cas d’ailes déformées dans les ruches infectées par ce virus. Ici, c’est le transport des ruches en vue de la pollinisation des cultures qui serait en cause, et non un phénomène naturel.
Cette menace vient s’ajouter aux craintes pour l’avenir des abeilles que suscite depuis une dizaine d’années le syndrome d’effondrement des colonies, dont les causes n’ont pas vraiment été élucidées. Les monocultures et certains insecticides sont toutefois souvent montrés du doigt, de même que le parasite Varroa.