Depuis le décret du président Trump du 27 janvier 2025, toutes les subventions de recherche sont suspendues aux États-Unis.
En réalité, ce décret est lui-même mis sur pause car il est débattu devant les tribunaux. Cependant, dans l’attente d’une décision de justice, l’administration Trump a suspendu à son tour toutes les réunions de présentation scientifique ainsi que tous les paiements vers les instituts nationaux de recherche, mettant ainsi le monde des chercheurs universitaires dans la confusion.
Cette situation pourrait remettre en cause, ou au moins retarder, des recherches importantes comme la recherche américano-japonaise sur la réduction des risques d’inondation, qui concerne en tout premier lieu la Floride.
Recherche transpacifique
Le projet rassemble une équipe de scientifiques de la Florida Atlantic University et de la Lehigh University, ainsi qu’une équipe japonaise de chercheurs venant des Universités de Kyoto, Tokyo et Kumamoto.
Jusqu’à janvier 2025, il était financé conjointement par la National Science Foundation (NSF) américaine et par l’Agence japonaise pour la science et la technologie (JST), avec une subvention d’un million de dollars sur trois ans, répartie à parts égales entre les équipes américaines et japonaises.
Cette recherche a pour objectif la réduction des risques de catastrophe, notamment ceux liés aux inondations.
Elle s’inscrit dans le « Cadre de Sendai » (Sendai Framework for Disaster Risk Reduction), adopté au Japon en 2015 par les États membres de l’ONU, qui reconnaît que les États ont la responsabilité première de prévenir et de réduire les risques de catastrophe et, pour ce faire, doivent mener des recherches nécessaires.
Projet novateur, autour de trois axes de recherche
Intitulé « NSF-JST : système de modélisation de la gestion inclusive des risques centré sur l’humain, pour la résilience aux inondations », le projet tient compte à la fois des conditions naturelles de la zone étudiée, des perceptions et des expériences des gens en situation d’inondation, et de facteurs tels que les politiques gouvernementales en matière d’assurance et de rachat des terres.
Plus important encore, la recherche prend en compte les impacts différentiels des inondations sur les groupes vulnérables, tels que les personnes âgées, les personnes à faible revenu, les handicapés, et les minorités.
Le premier axe de recherche se concentre sur l’inventaire complet des données sur les inondations aux États-Unis et au Japon. Ensuite, la recherche va élaborer un modèle de risque d’inondation à tous niveaux, prenant en compte les impacts sur des groupes marginalisés et non marginalisés. Le troisième axe permettra de créer des scénarios météorologiques et socio-économiques.
Collaboration internationale importante
Les chercheurs utiliseront le modèle pour évaluer quantitativement l’impact des politiques publiques, la dynamique de la population, et l’impact sur les groupes marginalisés.
Michael Horswell, Ph.D., doyen à la FAU, explique : « La collaboration internationale est essentielle pour […] tenir compte des différences culturelles et sociétales entre le Japon et les États-Unis », afin d’apprendre sur les contrastes et les similarités de l’impact des inondations. Le résultat attendu en termes de recommandations de politiques publiques va donc au-delà d’une recherche uniquement nationale.
Sources et liste des chercheurs américains :
www.fau.edu/newsdesk/articles – www.wikipedia.org