Devant l’épuisement prévisible des réserves naturelles en pétrole, les chercheurs et scientifiques des pays industrialisés se sont mis au travail pour trouver un ou des produits de remplacement éventuels. La création des biocarburants n’est pas une nouveauté. En revanche, les travaux sur une certaine plante de moutarde commune – la Brassica Carinata – sont relativement récents.
À l’origine, une plante à vocation alimentaire et agricole
Elle est utilisée en Afrique depuis longtemps comme légume-feuille riche en oligoéléments, d’où son surnom d’épinard d’Éthiopie. Son huile est utilisée pour la cuisine, l’éclairage et la médecine traditionnelle. Quant aux résidus riches en protéines, ils sont utilisés au Canada et aux États-Unis dans l’alimentation animale. En France, la plante Brassica Carinata, qui est également connue sous le nom de moutarde d’Abyssinie, est utilisée pour créer un couvert végétal mis en place entre deux cultures, notamment pour piéger les nitrates, ou encore comme engrais naturel.
Un avenir prometteur grâce aux récentes recherches
Bien des recherches sont menées ici et là dans le monde. En Floride, il semble que, depuis une dizaine d’années, ce soit le centre de recherche et d’éducation de la University of Florida (UF) à Quincy qui est en première ligne avec un groupe de chercheur(e)s sous la direction de l’agronome David Wright et de la cheffe de projet de recherche, Sheeja George. En 2017, cette même université s’est vue confier la direction du SPARC (Southeast Partnership for Advanced Renewables from Carinata), un partenariat public/privé avec un financement de 15 millions de dollars octroyé par l’Institut national d’alimentation et d’agriculture de la USDA, avec comme objectif de définir et de répertorier les qualités de cette Brassica Carinata.
Deux qualités essentielles
Une plante qui permet une culture alternative. On peut dire que la Carinata offre des avantages aux agriculteurs à chaque étape de son cycle de croissance. En effet, il est possible dans le Sud-est de la Floride de la planter en hiver, lorsque les agriculteurs ne cultivent rien d’autre. Du même coup, c’est l’occasion d’accumuler du carbone dans le sol et ainsi de préparer positivement les terrains pour les semences et les récoltes de l’été ; les résidus permettent aussi de produire une nourriture naturelle riche en protéines pour les poulets et les vaches. Enfin, il y a la récolte des graines permettant la production d’une huile utilisée non seulement à des fins domestiques, mais surtout, grâce aux recherches actuelles, à la fabrication d’un carburant pour moteur à combustion.
Une plante permettant de créer un biocarburant. Il y a encore peu de temps, les écologistes rêvant de voir le pétrole remplacé par un produit naturel et non polluant ne pouvaient imaginer que la solution était peut-être sous leurs yeux, quand ils contemplaient des champs de fleurs jaunes s’étendant à perte de vue dans la campagne.
L’huile extraite des graines de ces champs de moutarde, en particulier de la Brassica carinata riche en acide érucique, va pouvoir entrer dans la composition et la production d’un biocarburant à faible teneur en carbone presque identique à certains produits pétroliers comme le Kérosène utilisé pour les avions et d’autres comme le diesel.
Source : https://explore.research.ufl.edu/flower-power.html