La course présidentielle 2024 aux États-Unis attire les regards vers la Floride ! Parmi les candidats à la course à l’investiture républicaine, figurent non seulement Donald Trump, l’ancien président du pays, et Ron DeSantis, le gouverneur de l’État, mais également Francis Suarez, le maire de Miami.
Suarez
Occupant ses fonctions depuis novembre 2017, Francis Suarez est le premier maire de Miami né dans la région. Bien qu’il soit de descendance cubaine, il est le premier maire à ne pas être né à Cuba depuis 1996.
Suarez a 45 ans et est avocat de profession, spécialisé dans les transactions d’entreprise et immobilières. Il est enregistré républicain, mais son administration est non partisane. Suarez est également vice-président de la Miami-Dade Transportation Planning Organization (TPO) et a anciennement été président de la Miami-Dade County League of Cities. Avant d’être élu par les résidents de Miami avec 86 % de soutien en 2017 et 79 % en 2021, le maire Suarez a été commissaire de Miami pour le district 4 pendant huit ans.
Défis
Selon un reportage publié par FiveThirtyEight, « Suarez devra trouver un moyen de se démarquer et de percer auprès des électeurs ». Le fait qu’il soit le seul candidat majeur latino dans la course à l’investiture pourrait l’aider, mais il fait face à certains défis. Premièrement, il est rapporté que les maires peinent à obtenir une reconnaissance nationale. Dans la ville de Miami, Suarez est bien connu et apparemment très apprécié, mais il a très peu de reconnaissance de nom en dehors de l’État. Il n’a pas gravi les échelons pour occuper une fonction plus élevée, comme celle de siéger au Congrès. Et malgré sa popularité générale, Suarez a récemment fait partie de scandales locaux. Le Miami Herald a entre autres rapporté que le maire avait travaillé comme consultant privé pour un promoteur qui a demandé l’approbation de la mairie pour un projet immobilier. Suarez a déclaré qu’il n’était pas intervenu et qu’il n’avait pas utilisé sa position pour aider qui que ce soit, mais la relation fait toutefois l’objet d’une enquête du FBI.
Deuxièmement, Suarez n’est pas très « Trumpy », n’étant pas vraiment aligné sur le parti républicain actuel. Il n’a pas publiquement soutenu les deux plus grands favoris des primaires républicaines, mais les trois quarts des électeurs soutiennent soit l’ancien président, soit le gouverneur. Suarez a déclaré ne pas avoir voté pour Trump en 2016 ou 2020, ni pour DeSantis en 2018 (il a cédé et voté pour ce dernier en 2022). Ses politiques sont conservatrices, telles que baisser les impôts et les maintenir bas, mais sa position est légèrement plus modérée sur des questions comme le changement climatique et l’immigration.
Troisièmement, il est un partisan de la cryptomonnaie. La plupart des Américains n’ont pas une opinion favorable sur la devise numérique. Selon un sondage de CNBC All-America, seulement 8 % des Américains ont une opinion positive de la crypto. Et dans un autre sondage mené par YouGov/The Economist, 45 % des républicains ont déclaré que la crypto-monnaie était un investissement « très dangereux ». Or, depuis 2021, Suarez a reçu son salaire de maire en bitcoin. Une partie de son flirt avec l’industrie consistait à convaincre FTX, société en faillite qui exploitait auparavant l’échange de crypto-monnaie et un fonds spéculatif crypto, de déplacer son siège social à Miami jusqu’à ce que l’entreprise fasse faillite et que son fondateur soit accusé de fraude. Suarez a aussi attiré à Miami de grandes conférences sur la crypto et plusieurs entités et fondateurs technologiques majeurs (Blackstone et Elliott Management). De surcroît, il a dévoilé l’an dernier dans la Magic City une sculpture de taureau crypto, dans le style du taureau de Wall Street.
