Des biologistes américains et australiens unissent leurs efforts pour redonner vie à deux des principaux systèmes de récifs coralliens du monde qui sont menacés le long de leurs côtes par la hausse des températures de l’océan et des conditions météorologiques extrêmes.
Ces experts sont passés de la conservation à la restauration de la Grande Barrière de Corail et du récif de Floride, où des colonies entières de la vie corallienne ont été détruites.
Ces biologistes travaillant à la restauration des deux systèmes, partagent des données et expérimentent des formes de corail qui semblent résister au réchauffement des eaux. Ils ont organisé trois ateliers, dont un à Miami, pendant six mois dans le but d’accélérer leurs efforts.
Jusqu’à ces dernières années, les efforts des scientifiques australiens se limitaient à la conservation des coraux. Mais deux événements de blanchissement de masse en 2016 et 2017 les ont poussés à agir et à passer à la restauration.
Le blanchiment se produit lorsque les coraux expulsent des algues en raison d’une hausse de la température de la mer. Ce sont ces algues qui donnent aux coraux leur couleur. Autrement les coraux restent blancs.
En Floride et dans les systèmes récifaux des Caraïbes, le blanchissement a commencé des années plus tôt que la Grande Barrière de Corail, obligeant les experts américains à montrer la voie en matière de technologies de restauration. L’ampleur des dommages de la Grande Barrière de Corail, de la grandeur de l’Italie ou de la longueur de la côte est des États-Unis, rend l’ingénierie corallienne beaucoup plus difficile et pourrait ne pas être aussi efficace en Australie, d’autant plus que cette Grande Barrière compte plus de 100 espèces.
Les experts en coraux des Keys de la Floride ont fourni de précieuses informations aux chercheurs australiens, où le gouvernement dépensera 100 millions de dollars pour cette restauration. Environ un tiers de tous les coraux de la Grande Barrière de Corail ont blanchi ou sont morts au cours de la dernière décennie et 90 % des coraux sur le récif de la Floride ont été détruits par le climat. Les scientifiques travaillent pour créer un corail plus résistant aux océans plus hostiles, aux océans plus chauds et aux maladies.
Les récifs de la Grande Barrière de Corail constituent le plus grand récif corallien du monde.
Au récif d’Agincourt, au large de Port Douglas, les coraux sains et vivants restent visibles pour les touristes. La majeure partie de l’économie du Queensland provient du tourisme où plus de deux millions de visiteurs s’arrêtent chaque année, ce qui rapporte plus de six milliards de dollars.
Les agents touristiques autant en Australie qu’en Floride ont tardé à reconnaître les menaces qui pèsent sur le récif, craignant de faire fuir les vacanciers. L’ensemble, qui s’étire sur plus de 2 600 kilomètres depuis Bundaberg jusqu’à la péninsule de Cape York, couvre une superficie de 344 400 kilomètres carrés.
La Grande Barrière, située en mer de Corail au large du Queensland en Australie, est composée de 2 900 récifs et 900 îles. Visible de l’espace, elle est la plus grande structure vivante biogénique au monde construite par des milliards d’organismes minuscules, connus en tant que coraux polypes.
Elle soutient une large diversité de vie marine et est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981. La chaîne de télévision CNN la considère comme l’une des sept merveilles du monde. Le Queensland National Trust la nomme comme l’une des icônes du Queensland.