Les Everglades sont maintenant envahies de pythons birmans. Une chasse au serpent organisée en 2013 n’a réduit le cheptel que de 68 reptiles, mais s’est avérée une campagne de sensibilisation efficace. En 2016, on répétera l’expérience.

En attendant, 19 pythons, implantés chirurgicalement d’une puce électronique, ont été suivis durant 5 119 jours collectifs, afin de mieux connaitre leurs déplacements et habitudes. L’espoir, c’est de limiter l’invasion de l’espèce car elle est capable de s’adapter très facilement.

La nouvelle étude publiée récemment par l’US Geological Survey (USGS), démontre pourquoi les biologistes sont si inquiets.

Suivant les données transmises par les puces électroniques, les scientifiques ont pu tracer des cartes géographiques indiquant les endroits où le climat seul ne peut limiter la propagation des serpents.

Le déplacement

Les 19 pythons, capturés à l’état sauvage dans les Everglades et remis au même endroit une fois marqués, ont définitivement éclairé les chercheurs. Ils ont pu conclure que le terrain de jeu d’un python fait en moyenne 22 km carrés ou environ 3 miles de long par 3 miles de large.

Si on se fie à la carte géographique des États américains qui possèdent des conditions climatiques similaires à celles du sud et sud-est de l’Asie, d’où le python birman est originaire, on voit qu’il peut envahir environ le tiers du pays!

Il est crucial de limiter leur invasion.

On sait qu’ils vivent très longtemps, qu’ils atteignent jusqu’à 19 pieds de longueur et pèsent au-delà de 250 livres. Les femelles peuvent être porteuses de huit à 107 œufs. En plus, les gestionnaires de la faune craignent que les pythons constituent un danger éventuel non seulement pour les espèces menacées et en voie de disparition, mais aussi pour les humains s’ils deviennent trop populeux.

L’évolution

Aperçut pour la première fois dans la nature floridienne en 1979, les biologistes des Everglades ont confirmé une première population établie et reproductrice de pythons birmans en 2003.

Puis, d’autres populations ont été découvertes plus au nord dans le Big Cypress National Preserve. Depuis 2008, on en a aussi identifié au nord-est dans les zones de gestion des eaux de la ville de Miami, et au sud jusqu’à Key Largo.

« Plusieurs espèces en voie de disparition ont déjà été trouvées dans l’estomac des serpents” raconte Bob Reed, biologiste de la faune a USGS. Les conséquences environnementales et économiques seront immenses le jour où l’espèce se répandra dans les États avoisinants!

Espoir grisâtre

Les chercheurs de l’USGS mènent également une évaluation des risques pour neuf autres espèces de géants constricteurs (y compris les boas et les anacondas jaunes) qui sont populaires dans le commerce d’animaux exotiques.

Bien que la recherche indique que certaines populations de mammifères de taille moyenne sont menacées, elle montre également qu’il y a à ce point, peu de risques pour les personnes qui visitent le parc national des Everglades.

Les espèces exotiques rivalisent avec la faune native pour la nourriture et menacent la biodiversité indigène à travers le monde. Aux États-Unis, près de 50 % des espèces en voie d’extinction sont menacées par des espèces importées envahissantes.

Dans les Everglades, les pythons traqués électroniquement vivent à proximité des espèces en voie de disparition telles les cigognes des bois, les panthères et plusieurs autres oiseaux.

Et malheureusement, on a déclaré que l’extermination des pythons birmans en Floride est impossible.