On ne rit plus. C’est du sérieux plus que jamais. Les Panthers de la Floride c’est pour vrai. Neuf victoires en ligne, ce qui pâmait les inconditionnels du Canadien lorsque le Tricolore a signé une même série de gains en début de saison.
Un revirement tout à fait spectaculaire marque l’allure qu’a prise cette équipe, qui occupe incroyablement le premier rang de son Association.
La troupe de Gérard Gallant vient de signer la victoire 14 fois à ses 18 dernières sorties, ce qui ne ressemble en rien à ce que l’on aura vu dans l’histoire des Panthers. Cet embelli a pris son élan le 27 novembre, lors d’un gain en prolongation sur les Islanders de New York.
Jusque-là, l’équipe connaissait des hauts et des bas et laissait la poignée d’amateurs sur son appétit.
Mais depuis ce jour, les Panthers ont été, avec Dallas et Washington, l’équipe la plus victorieuse. Elle a connu un mois de décembre presque parfait lui permettant d’effacer la marge de 14 points qui la séparait du Canadien.
Mieux encore. Avant les matchs Panthers-Sabres et Canadien-Flyers mardi, la Floride avait une avance de trois points sur Montréal avec une partie de plus à jouer.
Au quatrième rang de la Ligue, les Panthers montrent la meilleure fiche du circuit dans la dernière tranche de 10 matchs. Neuf triomphes et un revers.
Qui l’eut cru il y a un mois? Pourtant ce n’est pas un mirage.
Pas fini
Ce ne sont pas seulement les succès sur la glace qui rendent le parcours des Panthers rassurant et leur avenir prometteur.
Dale Tallon, l’architecte de cette reconstruction, comme il l’avait fait chez les Hawks de Chicago champions de la Coupe Stanley, vient d’obtenir des propriétaires, une prolongation de contrat jusqu’à la saison 2018-19.
Il n’a pas perdu une minute pour immédiatement offrir le même cadeau à son entraineur Gerard Gallant, qui sort le meilleur de ses joueurs, particulièrement des nombreux jeunes de sa formation.
Ainsi les hommes de hockey ont les coudées franches et peuvent poursuivre la mise en place d’une future équipe aspirante aux grands honneurs.
Les Panthers sont ici pour y rester, on le sait, depuis la signature du nouveau bail avec le comté de Broward. Comme si les astres étaient alignés, le début de cette longue marche gagnante est survenu presqu’au même moment où on a reçu l’assurance que l’équipe n’irait nulle part ailleurs qu’ici.
Tallon vient de répéter qu’il fallait faire preuve de patience dans la construction d’une équipe et laisser le temps aux jeunes de se développer.
Il doit sûrement être comblé par ce que démontrent tous les joueurs de l’organisation à qui il a offert de venir montrer leur talent, depuis un mois et demi.
Pour un, Logan Shaw, ancien joueur des Remparts de Québec est tellement efficace qu’il est peu probable qu’on le retourne dans la filiale de la Ligue américaine.
Au milieu de tous ces jeunes talents, trois vétérans accomplissent un travail colossal. Jaromir Jagr, qui aura 44 ans le mois prochain, mène la charge étant le meilleur marqueur des siens avec 13 buts. Un véritable phénomène.
Roberto Luongo performe selon les standards des meilleurs gardiens.
Brian Campbell n’a rien perdu de son coup de patin exceptionnel et de sa facilité à remettre le jeu en marche. Lui et Willie Mitchell sont les mentors d’un quatuor de défenseurs, âgé de moins de 25 ans, qui se défend très bien.
Aaron Ekblad deviendra une étoile de la LNH. Avec Erik Gudbranson, Dmitri Kulikov et Alex Petrovic cette brigade défensive ne peut que progresser.
Gerard Gallant le répète, « maintenant, notre équipe peut vaincre toutes les autres formations. Il nous reste à respecter notre façon de jouer collectivement et nous connaitrons le succès ».
Puis comme la victoire est le meilleur remède dans le sport, de plus en plus d’amateurs reviennent au BB&T Center.
Lors de la victoire de 3-1 sur le Canadien le 29 décembre, on avait enregistré la quatrième plus importante foule de l’histoire de l’équipe. Mais les 20 289 spectateurs, qui ont assisté au gain sur les Rangers, samedi, a effacé cette marque.
L’esprit d’équipe chez les Panthers est tissé serré. La culture de gagnant est installée et le taux de confiance est à son maximum.
Comme ils ne jouent plus devant des milliers de bancs vides, les joueurs comptent donc maintenant sur le septième joueur que représentent leurs supporteurs.
À moins d’un revirement imprévisible, cette équipe pourrait bien causer finalement la plus grande surprise de la Ligue nationale en 2015-2016.
On ne parle pas de tout balayer sur son passage. Mais bien de s’implanter dans le groupe des équipes reconnues en tant que victorieuses.