Au rythme ou file le Canadien, il est à se demander si la fenêtre n’est pas ouverte pour la première fois en 23 ans.

Depuis l’arrivée de Shea Weber et d’Alexander Radulov, on sent que cette équipe a solutionné une partie de ses problèmes.

Puis, Michel Therrien a pris le taureau par les cornes en déplaçant des pions sur l’échiquier, ce qui rapporte des dividendes jusqu’ici.

En faisant graduer Paul Byron sur le premier trio, Therrien s’est donné une meilleure première ligne d’attaque. Galchenyuk, Radulov et Baron sont une menace.

Une autre décision apporte une nouvelle dimension sur le troisième trio, ce qui fait une différence. Une troisième ligne qui devient offensive change carrément la donne.

Conscient que David Desharnais n’avait plus les outils pour performer, Therrien l’a remplacé par Phillip Danault, qui ne rate pas sa chance. Lui et Baron ont chacun cinq buts jusqu’ici.

La fiche du CH fait de plus en plus penser que l’on devra le compter comme un adversaire de taille.

Carey Price

Avant tout ce remaniement, il y a un extra-terrestre qui garde le fort.

Carey Price défie toute logique avec ses performances sans bavure et une fiche impeccable avec dix victoires en dix sorties. Ses prestations n’ont pas toujours été de tout repos. Parfois il a dû se sentir en plein champ de bataille tellement les tirs venaient de partout.

Au cours des quatre parties qui ont précédé la visite des Kings de Los Angeles la semaine dernière, il a été mitraillé de 163 tirs, pendant que les siens n’en obtenait que 101. Et dimanche soir, Al Montoya a été bombardé de 36 lancers. Méchant boulot. Il faudra remédier à cette tendance.

Price reste la pierre angulaire du Canadien. Les cinq points laissés à l’adversaire vont au dossier d’Al Montoya. Les 27 points accumulés au classement en 15 parties, avant le match de dimanche, constitue un record dans l’histoire du Tricolore.

Carey Price confirme son statut de meilleur homme masqué sur la planète.

Sans lui, pas de salut.

La suite

Est-ce que le Canadien va garder la cadence?

Sûrement pas à ce rythme. Il faut admettre qu’il a été jusqu’ici favorisé par le calendrier avec 10 de ses 16 premières parties jouées à la maison, toutes des victoires.

Les six matchs à l’étranger étaient contre des équipes qui, à l’exception des Hawks, devraient terminer la saison derrière eux.

Malgré ce début de campagne sur les chapeaux de roues, Marc Bergevin sait très bien qu’il devrait dénicher un autre véritable joueur de centre et un défenseur gaucher pour compter sur un vrai duo d’arrières avec le général Shea Weber.

Un vrai centre s’aventure dans le trafic, alimente ses deux ailiers, possède des mains agiles et doit prendre les mises au jeu, une déficience chez Galchenyuk. C’est pourquoi Michel Terrien ne lui confie pas cette tâche dans son territoire.

Tomas Plekanec ne va nulle part et au rythme où Max Pacioretty marque, il devra se contenter d’une vingtaine de buts.

De toute évidence il faudrait que Marc Bergevin trouve, hors de sa cour, ce véritable centre. Chose impossible parce qu’il devrait donner gros et il est dépourvu à ce chapitre. Puis, les équipes ne laissent pas partir ce genre d’athlète.

À la ligne bleue, Andrei Markov ne peut plus jouer 25 minutes par match. Beaulieu et Petry sont des défenseurs de deuxième duo, tout au plus, et Emelin est souvent vulnérable. Pateryn joue à la chaise musicale.

Si la fenêtre des éliminatoires est ouverte, pour ce qui est d’une longue randonnée au printemps, c’est tout autre chose.

Le Canadien n’a pas fait long feu lors de ses dernières confrontations d’avril. C’est dans ces situations que Carey Price traverse ses moments le plus difficiles.

Le CH n’a plus remporté la Coupe Stanley depuis 23 ans.

Si l’état-major et des milliers de partisans inconditionnels y croient, il faudrait que ce soit cette saison ou l’an prochain.

Après cela, s’il voit la fenêtre se refermer, Carey Price, qui a remporté tous les honneurs possibles sauf le gros trophée, pourrait bien choisir une autre destination pour réaliser son rêve.