Au printemps dernier, les Canadiens ont appris avec horreur et tristesse que Mavis Korkor Lamyoh Otuteye, une grand-mère de 57 ans originaire du Ghana, est décédée en tentant de se rendre à la frontière nord des États-Unis pour entrer illégalement au Canada. D’autres personnes, tentant de traverser la frontière illégalement, ont perdu des doigts en raison d’engelures.
Tout au long de l’été, nous avons été témoins d’un nombre encore plus important de demandeurs d’asile qui entrent illégalement au Canada par les États-Unis. Alors que cet afflux se poursuit, et que la température recommence à chuter, nous craignons d’autres tragédies humaines inutiles.
Je les qualifie d’« inutiles » parce que nous avons constaté que, dans de nombreux cas, ces personnes entreprennent ce dangereux voyage sur la base de fausses informations et de fausses promesses.
C’est pourquoi le premier ministre Justin Trudeau a récemment demandé à un membre élu du Parlement canadien et lui-même immigrant, M. Emmanuel Dubourg, de se rendre à Miami pour faire passer le message aux dirigeants locaux, aux militants communautaires et à d’autres personnes intéressées. Nous avons parlé avec eux de cet afflux récent de demandeurs d’asile venant des États-Unis.
Selon les personnes rencontrées, beaucoup ici vivent dans une grande incertitude et ont peur. Pour certains, le Canada est la seule issue possible. Pour notre part, nous avons dit craindre que des personnes prennent la décision lourde de conséquences d’entrer illégalement au Canada à cause de fausses informations provenant de sources douteuses.
Par exemple, selon des messages diffusés sur les médias sociaux aux États-Unis, y compris WhatsApp, le gouvernement du Canada autoriserait les demandeurs d’asile à entrer librement sur son territoire. C’est totalement faux. Des formalités strictes sont prévues pour tous les demandeurs d’asile, peu importe la façon dont ils entrent au Canada.
Le gouvernement du Canada n’a aucun programme spécial visant à accorder le statut de réfugié à des personnes qui bénéficient d’un statut de protection temporaire ou autre aux États-Unis. À cet égard, il convient de souligner que l’obtention de ce statut aux États-Unis ne donne pas droit au même statut au Canada. Il est faux de prétendre le contraire.
Lorsqu’une personne entre illégalement au Canada sans passer par un poste frontalier, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) l’intercepte et procède à son arrestation. Un processus rigoureux permet ensuite de déterminer si sa demande d’asile est fondée en vertu du droit canadien et du droit international. Il n’existe aucun raccourci.
Rien ne garantit qu’un demandeur d’asile puisse rester au Canada. En effet, s’il est établi que celui-ci n’a pas besoin de la protection du Canada, une procédure d’expulsion est alors engagée. Dans ce cas, les personnes sans statut aux États-Unis pourraient très bien être renvoyées dans leur pays d’origine.
Les gens que nous avons rencontrés à Miami étaient d’accord avec nous. Ce n’est pas rendre service à leur communauté que de laisser des gens prendre ce risque sur la foi de fausses informations. Nous agissons maintenant de concert pour aider à diffuser l’information exacte.
Cette information est disponible sur le site www.cic.gc.ca. Vous pouvez également en apprendre davantage sur les différentes façons de présenter, en toute légalité, une demande d’immigration au Canada. Par exemple, si le Canada a besoin de vos compétences, vous pouvez présenter une demande au moyen de notre système Entrée express.
Le Canada est un pays ouvert et accueillant. Des Canadiens et des gens en Floride collaborent pour améliorer la vie de nos deux peuples, notamment par la coopération en matière de développement économique, de protection de l’environnement et de lutte contre les changements climatiques ainsi que par d’autres échanges.
Nous avons maintenant l’occasion d’éviter une véritable crise humanitaire. Nous avons été impressionnés par l’esprit de collaboration des personnes rencontrées en Floride pour discuter de cette question, y compris par leur dévouement envers leur communauté. Poursuivons cette collaboration pour que personne ne prenne de décision lourde de conséquences au plan personnel et familial sur la base de fausses informations.
Susan Harper,
Consule du Canada
Consulat général du Canada
à Miami