Le pervers moustique Aedes aegypti propage un autre virus, le Zika, qui touche particulièrement les femmes enceintes.
C’est la même bestiole qui était à l’origine des maladies tropicales de la fièvre jaune, la dengue et le chikungunya caractérisé par une forte fièvre. On sait que le chikungunya avait été attrapé par plusieurs personnes, ici, en Floride, il y a deux ans.
Jusqu’ici trois cas d’infection ont été signalé, ici en Floride, dont deux dans Miami-Dade. Les deux personnes infectées ont visité la Colombie en décembre dernier. L’autre victime de Hillsborough County et a résidé au Venezuela, également en décembre. Les services de santé sont aux aguets et font de la prévention, particulièrement auprès des femmes enceintes, qui seraient plus vulnérables à ce virus.
L’apparition de la maladie s’est produite dans des pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes dont le Brésil, la Colombie, la Guyane française, le Guatemala, Haïti, le Honduras, l’El Salvador, la Martinique, le Mexique, Panama, le Paraguay, Porto Rico, le Venezuela.
C’est dans ces pays que sont recensées le plus de cas du Zika qui frappent les femmes enceintes et affectent les bébés qui naissent avec un cerveau plus petit que la normale.
La première alerte a été lancée au Brésil, en mai dernier. C’est ensuite que le virus s’est propagé dans les autres pays avoisinants. Depuis avril 2015, plus d’un million et demi de Brésiliens ont contracté ce virus, qui se propage de manière exponentielle en Amérique latine
Au Brésil comme dans d’autres pays d’Amérique latine, l’avortement est interdit par la loi et n’est autorisé qu’en cas de viol, de mise en danger de la vie de la mère, ou d’anencéphalie (absence partielle ou total de cerveau).
On comprendra l’inquiétude et la prévention qu’y mettent les responsables de la santé publique et les corps médicaux.
La transmission du virus ne vient pas nécessairement directement d’un moustique infecté. Souvent cette bestiole va cueillir le virus en s’abreuvant du sang d’une personne déjà porteuse et le transmet à une autre victime en lui infligeant une piqûre.
Si trois cas ont été répertoriés, en Floride, trois Canadiennes ont aussi été affectées à la suite de voyage en Amérique Latine. Elles ont toutes été soignées. L’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) a affirmé avoir reçu 20 cas suspects, dont la plupart sont en cours d’analyse. Le nombre de cas réels est probablement plus élevé, puisque de 75 à 80% des personnes touchées par le virus Zika ne ressentent aucun symptôme.
Il n’y a pas lieu de paniquer. Pour la majorité des gens, le Zika est un virus inoffensif qui n’entraîne aucun besoin de diagnostic urgent.
Prudence
La Dre Paola Lichtenberger, directrice du programme de médecine tropicale de l’Université de Miami, insiste sur la vulnérabilité de la Floride face à ce virus.
« Nous somme particulièrement alerte parce que ce moustique vit en grande nombre ici en Floride. Il pourrait être porteur du virus et le propager à n’importe qui, surtout les femmes enceintes. C’est pour cela que nous les invitons à ne pas voyager dans les pays de l’Amérique Latine et les Caraïbes où la contagion se fait rapidement », dit-elle.
La maladie ne se transmet pas de personne à personne mais bien par le moustique Aedes aegypti bien présent dans le Sud de la Floride.
Le Zika a été découvert en 1947 en Ouganda.
La principale préoccupation des médecins est que le virus peut causer des malformations congénitales incluant une microcéphalie, une maladie rare par laquelle les enfants naissent avec un cerveau plus petit que la normale et endommagé. Près de 4 000 enfants pourraient déjà être affectés au Brésil.
Alors, les services de santé insistent auprès des femmes enceintes de reporter leur voyage prévu dans ces pays à risque.
La docteure Lichtenberger invite les femmes enceintes, qui ont visité ces pays, de consulter un médecin si elles ressentent de la fièvre ou une éruption cutanée.
Les services de santé publique suggèrent fortement aux résidents de prévenir la reproduction de ce moustique en éliminant les étangs d’eau stagnante près de leur résidence.
L’Organisation mondiale de la santé tient une réunion d’urgence afin de trouver les moyens de combattre le virus sur le continent américain parce qu’elle croit qu’entre trois et quatre millions de cas de Zika est attendu ici cette année.