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mercredi, avril 24, 2024

Pourquoi un huard sous les 0.65

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La situation est embarrassante. Ce serait presque de l’effronterie que de suggérer aux Canadiens qui, chaque hiver, s’amènent en Floride de faire, en ce moment, le plein de dollars américains.

Sapré huard on ne peut en être indifférent avec sa désinvolture qui, de plus en plus, gruge le budget des « Snowbird».

Ce qui devait arriver est arrivé. On le voyait bien se ratatiner de semaine en semaine. Mais là, il a franchi un seuil presqu’angoissant. Pas seulement pour les vacanciers qui s’amènent en Floride, mais pour tous les Canadiens.

Pour la première fois en 13 ans, il est passé sous la barre psychologique de 70 cents. Il valse en ce moment sur entre 68 et 70 cents.

Concrètement, cela signifiait que lundi matin, le 18 janvier, il fallait débourser 1,45 $ canadien pour obtenir 1,00 $ américain.

Du jamais vu depuis 2003.

Sans le moindre doute la culbute n’est pas terminée. Il y a environ un mois et demi, Le Soleil de la Floride prévoyait que justement, le huard déclinerait jusque sous les 70 cents. Cet affaissement se poursuivra parce que le prix du pétrole ne cesse de fléchir et continuera sa débarque.

En janvier 2014, le prix du baril dépassait les 107 $. Aujourd’hui il flotte sous les 30 $. La dernière fois qu’il s’était trouvé à ce plancher, c’était il y a dix ans.

Comme la baisse du pétrole entraine dans son sillon le dollar canadien, les deux se retrouveront, d’ici peu, dans un bourbier encore plus douloureux.

Les reculs du pétrole ont persisté au cours des 18 derniers mois en raison d’une surabondance et de la diminution de sa consommation, particulièrement en Asie.

Et là, comme si ce n’était pas suffisant, la nouvelle discipline de l’Iran va lui permettre d’inonder le marché de son pétrole.

Ses intentions de posséder des armes de destruction massive l’avait isolé de plusieurs pays qui, depuis 2012, maintenaient un embargo sur l’exportation de son pétrole. Étant rentré dans les rangs en détruisant tout cet armement, l’Iran va ramener son pétrole sur le marché mondial, ce qui augmentera les réserves partout sur la planète. Cette abondance va faire chuter, encore plus le prix de l’or noir, et du dollar. Les spécialistes peuvent toujours prêcher qu’il faudra un certain temps avant que l’Iran inonde le marché mondial de ses millions de baril de pétrole, reste que ce jour arrivera et plus tôt que tard.

Ce commerce représente trop de dollars pour ce pays.

On ne rit plus

Le prix à la pompe pourra toujours faire sourire les automobilistes, mais les Canadiens vont désenchanter en constatant les conséquences d’une dévaluation plus sévère du huard.

Sans risque de se tromper, il est évident que le dollar canadien va s’affaisser du moins jusqu’à 65 cents par rapport à la monnaie américaine.

S’arrêtera-t-il là? On peut s’en inquiéter.

Le creux historique du huard a été atteint en janvier 2002 lorsqu’il avait dégringolé jusqu’à 61,79 cents.

À l’opposé, son sommet de 1,10 $ avait été enregistré en novembre 2007.

En février 2013, on se souciait bien peu de sa valeur puisqu’il surpassait le dollar américain de quelques centièmes.

La vague de Canadiens, qui prend la route de la Floride ou d’autres destinations du Sud en début d’année, est beaucoup moins sentie justement en raison du coût de l’échange du dollar.

On parle souvent de l’avantage pour les entreprises exportatrices de bien de consommation. À cela, il y a un revers à la médaille. Cette fois, le contrecoup sera pas mal amer parce qu’il touchera l’essentiel.

Les fruits, les légumes et autres denrées importés au Canada coûteront plus cher. Le panier de provision va faire un bond en avant en termes de prix. Et on ne parle pas de quelques sous!

On estime que faire ses achats de bouffe coûtera entre 10 et 15 pour cent de plus au Canada. D’autant que les effets du passage d’El Nino a saboté les récoltes de la Californie, ce qui crée une rareté. Et une telle situation signifie que tout coûte plus cher.

Pour le moment, il faudra faire fonctionner la calculatrice pour déterminer à nouveau ce qu’il en coûte à un Canadien de venir en Floride où, malgré la faiblesse du huard, on trouve bien des avantages que l’on fasse le plein ou l’épicerie ou que l’on consomme des vins et fréquente les restaurants.

Et ajouté à cela l’économie de 10% sur la taxe de consommation…

On le sait, au Canada, plus on avance plus le coût de la vie augmente.

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