La marée rouge, qui a envahi les plages de la Floride à la fin de l’été et au début de l’automne, traîne encore quelque part sur les rives d’Anna Maria Island et dans quelques canaux de ce secteur où des milliers de poisons sont morts, comme sur des miles de la côte ouest de l’État.
L’épidémie de l’automne dernier avait débuté lentement, une petite floraison persistante avait été décelée dès octobre 2017. L’algue a survécu durant l’hiver dernier et pris de la force lors des périodes de haute chaleur durant les mois suivants.
En août, elle s’est étendue causant d’immenses ravages dans les familles aquatiques tout au long des rives du Golfe du Mexique et s’est aussi manifestée sur la côte est.
Un scientifique a expliqué que des espèces de poissons ont disparu dû au fait qu’ils baignaient dans ces eaux infectées par cette algue qui retire l’oxygène l’eau.
La marée rouge existe depuis des siècles et elle se produit naturellement. Au 16ème siècle, un explorateur espagnol avait raconté des histoires d’indiens de Floride sur l’eau rouge toxique et sur la façon dont elle tuait les poissons et les oiseaux.
La première marée rouge scientifiquement documentée s’est produite en 1844. Puis en 1878, la Floride a subi son premier épisode de marée rouge prolongée, avec des flambées annuelles au cours des dix années suivantes.
En 1947, une floraison a duré presqu’une année décimant l’industrie de la pêche commerciale de la Floride.
Les touristes ont quitté, les écoles ont été fermées et les plages totalement évacuées. Six ans plus tard, en 1953, une floraison a persisté 18 mois et en 1994, une marée rouge a duré deux ans, ce que l’on n’avait pas vu depuis 40 ans.
La marée rouge de 2018 a été dévastatrice pour la faune aquatique. Les scientifiques s’inquiètent pour la prochaine année. Mais personne ne peut prévoir ces événements, encore moins l’étendue des dommages causés. Les modèles de prévision n’existent pas pour savoir combien de temps elle durera.
Mote Marine Laboratory et Aquarium, à Sarasota, étudie ce phénomène depuis des décennies. Il était présent en 1994 et lorsque la floraison est apparue pour deux ans, s’étendant de Pinellas jusqu’à Key West et tuant 10% de la population des lamantins.
En 2005, une floraison dévastatrice avait créé une zone mortuaire de la taille du Rhode Island sur les plages du Golfe du Mexique.
La liste des événements ne cesse de s’allonger au fil des ans. On le répète, il est impossible de prévoir à l’avance l’apparition de la marée rouge. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) peut aviser du mouvement de l’épidémie seulement trois jours avant son arrivée.
La technologie est utile pour informer de la situation mais c’est la science qui déterminera la bataille à venir contre le Karenia brevis, cet organisme unicellulaire naturel responsable de la marée rouge.
