Le transporteur Spirit Airlines, tant apprécié des snowbirds, respire un peu mieux grâce à ses créanciers qui ont engagé 300 millions de dollars supplémentaires pour financer son fonds de roulement et ses autres besoins pressants.
Puis dans le cadre d’une deuxième offre, la compagnie Frontier Airlines a déclaré qu’elle était prête à verser 2,1 milliards de dollars en actions et en espèces pour acheter Spirit. Cet accord unirait les deux plus grandes compagnies aériennes à bas prix des États-Unis et pourrait remodeler la concurrence dans le secteur aérien du pays. Si Spirit a déclaré à Frontier qu’elle s’en tiendrait à son projet de restructuration de ses finances devant le tribunal des faillites, elle resterait tout de même ouverte à de nouvelles négociations.
Entreprise en difficulté
La compagnie Spirit Airlines s’est placée sous la protection de la loi sur les faillites le 18 novembre dernier. Des pertes croissantes, une dette importante, une concurrence accrue et l’incapacité de fusionner avec d’autres compagnies aériennes sont les facteurs qui ont mis à mal ce transporteur à bas prix.
Les données de Stock Analysis révèlent que la société dispose de 541 millions en liquidités, mais a accumulé 7,7 milliards de dettes ! Pour un chiffre d’affaires au cours des douze derniers mois de cinq milliards de dollars, le montant des pertes est de 827 millions. La chute de Spirit Airlines a été vertigineuse. Le cours de l’action a baissé de 94 % au cours des 52 dernières semaines.
Spirit est connu pour ses bas prix qui sont 69 % moins chers que la moyenne des quatre principales compagnies aériennes américaines : American, United, Delta et Southwest.
L’aide du Trésor américain
Le département du Trésor américain est le deuxième créancier de l’entreprise avec un solde de 136 millions en prêt non garanti. Le prêt a été émis durant la pandémie de la COVID dans le cadre d’un programme fédéral de subventions créé afin de maintenir les compagnies aériennes en activité. Au total, ce sont 21 milliards de dollars qui ont été prêtés aux compagnies aériennes du pays.
La demande de transport aérien a rebondi en 2022 et les plus grandes compagnies aériennes ont retrouvé la rentabilité, à l’exception des plus petits transporteurs. Ceux-ci continuent à éprouver des difficultés et n’ont pas encore retrouvé la voie de l’équilibre.
Quel futur pour Spirit ?
Le transporteur low-cost prépare un plan de restructuration qui consiste à vendre 23 de ses Airbus, et à remercier 330 pilotes et 200 employés de soutien avant le 31 janvier. Ce licenciement s’ajoute à celui des 186 membres d’équipage remerciés en septembre dernier. Les effectifs de Spirit s’élevaient à 12 800 employés au moment du dépôt du bilan.
Malgré ses difficultés importantes, Spirit Airlines occupe une part de marché de 31,4 % en transportant un peu plus de 11 millions de passagers en 2024, ce qui représente une augmentation de 7 % par rapport à 2023. Son compétiteur, JetBlue Airways, se classe loin derrière avec 19,4 % de part de marché en transportant 6,8 millions de passagers, en baisse de 2 % par rapport à l’année précédente.
Southwest Airlines se classe encore plus loin derrière avec 11,4 % de part de marché pour le transport de 3,98 millions de passagers, en baisse de 19,6 %.
La situation de Spirit Airlines n’est pas désespérée et l’injection de nouveaux fonds liés à la restructuration opérée au sein de l’entreprise, lui permettra peut-être de traverser cette crise, mais rien n’est joué. Spirit s’en tiendra peut-être à son projet de restructuration de ses finances devant le tribunal des faillites, même si au moment d’écrire ces lignes, la compagnie demeure toujours ouverte à de nouvelles négociations.