Le petit saut de crapaud entre la Floride et Cuba deviendra réalité d’ici l’an prochain. C’est ce que l’on peut espérer à partir des négociations qui s’intensifient entre les mandataires des deux pays.
Déjà, de nombreuses compagnies aériennes posent des jalons pour être les premiers à servir de navette sur ce trajet.
Si le gouvernement américain insiste pour dire que la loi américaine interdit toujours le transport des touristes, il n’en demeure pas moins que les discussions tendent à croire qu’une solution débouchera plus tôt que tard sur ce point.
Les relations plus étroites sur le plan de l’aviation civile permettent de croire que les corridors verront le jour, d’ici 2017.
Le 16 décembre dernier, Washington et La Havane sont parvenus à une entente bilatérale pour établir un service aérien régulier entre les deux pays. Les tractations entre le département d’État et l’ambassade cubaine à Washington vont bon train.
Cet accord permettra toujours aux vols nolisés d’opérer et d’établir un service aérien régulier, ce qui facilitera la hausse du nombre de voyages autorisés tout en renforçant les choix offerts aux voyageurs. Il faut toutefois savoir que chacune de ces envolées doivent recevoir l’autorisation des autorités cubaines. On ne parle donc pas ici de transport de touristes.
L’allure des liens entre les deux pays s’accentuent. Et ce mouvement ne ment pas.
D’ailleurs, le Président Barak Obama doit visiter Cuba dans sa tournée de plusieurs pays de l’Amérique du Sud au cours de la prochaine année, ce qui pourrait vraiment constituer un immense pas vers la réconciliation.
Lors de son dernier discours sur l’État de l’Union, il a réaffirmé qu’avant de quitter la Présidence, voir le Congrès américain lever l’embargo économique américain imposé à ce pays était dans ses prérogatives.
«Cinquante ans passés à isoler Cuba n’ont pas réussi à promouvoir la démocratie et nous ont fait reculer en Amérique latine. Vous voulez renforcer notre leadership et notre crédibilité sur le continent? Admettez que la Guerre froide est finie. Levez l’embargo!», a-t-il lancé.
Depuis un an, les deux gouvernements avaient renoué le contact et ouvert un vaste chantier de la normalisation de leurs relations, avant le rétablissement de l’entente diplomatique en juillet dernier.
Depuis le 20 juillet, le drapeau cubain flotte à Washington, pour la première fois depuis un demi-siècle. En un mot, cet événement signifie un point de non retour à la guerre froide qui avait confiné Cuba dans la classe des pays non-désirables.
Autre ouverture importante. Le 11 décembre dernier, on a annoncé le rétablissement des liaisons postales directes.
Raoul Castro
L’arrivée de Raoul Castro à la tête du pays, en remplacement de son frère Fidel, a signifié le signal de départ d’une relation moins rigide avec les États-Unis. Davantage modéré, plus sensible à la pauvreté de son peuple, le nouveau chef a compris que pour donner un meilleur rythme de vie à ses compatriotes, il faudrait faire des compromis. Il n’a pas hésité à ouvrir le dialogue.
Le Président Barak Obama, qui gardait cette ouverture parmi les priorités de son mandat, a eu recours à la grande diplomatie pour ouvrir aux Cubains les premières portes d’entrée aux États-Unis.
Ces premiers pas ont semé l’espoir chez les Cubains, particulièrement chez ceux qui étaient séparés de leur famille depuis des décennies.
Il reste le pas de géant à franchir, celui de la levée de l’embargo économique imposé par Washington en 1962.
Les compagnies américaines de tous les domaines ont déjà commencé à scruter les options et les possibilités qui s’offrent à elles malgré les restrictions toujours en force.
Les gens du trafic aérien se bousculent pour devenir les premiers à offrir le baptême du transport de touristes de la Floride à Cuba.
À partir de ce moment, les Snowbirds, qui choisissent la Floride comme destination pour la période d’hiver, pourront faire d’une pierre deux coups en faisant le saut de crapaud à la Havane.