Au regard de la guerre commerciale entre le Canada et les USA, le dossier est à suivre. Si une minorité de Québécois a quitté le Sunshine State, c’est bien loin d’être la majorité, qui reste en Floride et qui espère y demeurer pour bien longtemps.
Récapitulatif
Le Soleil de la Floride a traité du sujet dans ses éditoriaux précédents. La réaction de certains snowbirds et visiteurs canadiens en Floride est claire : le climat causé par Trump est dérangeant. S’ils se trouvent toujours présents en Floride, certains d’entre eux disent qu’il n’est pas garanti qu’ils reviennent l’an prochain. Toutefois, la Floride garde des attraits intéressants : son climat subtropical, son accessibilité, ses 825 miles de plages (1 328 km), ses infrastructures (édifices, réseaux routiers, systèmes d’égout, commerces tels que Costco), ses opportunités d’investissement et ses nombreuses communautés francophones actives et unies.
Immobilier en mouvement, mais pas en crise
Quant au marché immobilier, des agents et courtiers ont confirmé que ce n’est pas la panique en Floride. Comme à chaque année, la période actuelle est propice à la vente. Et nombre de facteurs entrent en ligne de compte dans ce genre de décision : l’état de santé de l’investisseur, le coût des assurances, le coût des frais d’association, le taux de change et l’opportunité de faire un profit intéressant avec la vente !
Aux dires des experts en immobilier que nous avons consultés, il y a encore actuellement beaucoup de Québécois qui achètent des propriétés en Floride. La semaine précédente, nous avions personnellement rencontré une Québécoise dans la cinquantaine qui venait d’acheter un condo dans l’intention de le louer; le même jour, un membre de sa famille avait également acheté une propriété en Floride.
Snowbirds, cherchez-vous à quitter la Floride en raison du contexte commercial et politique entre les États-Unis et le Canada ?
À la suite d’appels de médias québécois, dont le Journal de Québec, nous avons interrogé une dizaine de Canadiens sur le sujet, pour la plupart Québécois.
Réponses de Canadiens propriétaires :
Un couple s’exclame : « Nous ne vendrons pas et nous avons des amis qui ont aussi acheté cette année. On aime vraiment la Floride, et nous allons y rester. »
Un homme déclare : « Non. C’est Trump qui agit de cette façon. Ce ne sont pas les Américains et la plupart de ces derniers sont contre ce qu’il est en train de faire au Canada. On est bien en Floride et on va rester des snowbirds ».
Un autre raconte : « Non, on ne vendra pas. Nous avons notre emplacement ici et nous faisons un peu plus attention à nos dépenses. Si Trump continue de maintenir ses positions, peut-être qu’éventuellement nous pourrions vendre mais ce n’est pas notre intention ».
Une femme précise : « Non… je ne quitterai pas pour le moment. J’ai besoin du soleil pour mes vieux os. Le dollar était à 1,65 $ quand j’avais acheté mon premier condo à l’époque. Il me coûte actuellement moins cher de vivre en Floride l’hiver avec les fruits et légumes que je mange pour ma santé. De plus, j’achète des cadeaux pour mes amours qui me coûtent moins chers qu’au Québec et j’ai beaucoup d’exclusivités. Il me revient moins cher d’être dans le Sunshine State que de faire des voyages ici et là et mon investissement a pris de la valeur au fil des années. Puis pendant la COVID, je n’ai pas eu à vivre le stress du Québec. Avec Trump, je crains plus pour les minorités racisées ici, qui peuvent perdre des droits acquis. Je n’ai pas peur pour moi ».
Une autre femme relate : « Pas pour l’instant. On adore la Floride ! On ne veut pas passer nos hivers dans un pays du tiers-monde sans tous les bons endroits où sortir et manger comme ici. Par contre, c’est devenu dispendieux pour les Canadiens. Et on ne comprend toujours pas les Américains qui ont voté pour Trump. On en connaît… Les Américains vont aussi en souffrir, car il va leur coûter plus cher de vivre avec les idées mal placées de Trump. Il est tellement imprévisible ! Mais nous allons attendre. Trump aime faire des deals alors c’est à suivre. Et chose certaine, cela fait des décennies qu’on vient en Floride et on aime l’endroit ainsi que notre propriété ici ».
Une dernière personne déclare : « Si M. Trump ne change pas, on va vendre notre propriété ».
Réponses de Québécois locataires :
Un homme explique : « Il y a deux versions pour répondre à la question. Pour ceux qui sont propriétaires, la majorité va rester parce qu’il s’agit de leur propre demeure et de leur investissement auxquels ils tiennent.
Pour des locataires comme moi, il y a plus de gens indécis; ne serait-ce que pour le taux de change. Idéalement on aimerait revenir, mais cela dépendra du contexte politique et monétaire. On aimerait aussi être éclairé avant de retourner au Québec au printemps, mais il semble que ce sera difficile de l’être. C’est à suivre ».
Une dame indique : « On songe à ne peut-être pas revenir. Il faut attendre de voir ce qui va se passer. On le [Trump] regarde aller. Il est instable. Pour l’instant on n’a pas encore renouvelé notre contrat de location. On observera l’entente qui se fera avec Trump et puis nous prendrons notre décision. On aimerait bien pouvoir revenir ».
Deux couples expliquent ensemble : « Notre décision [de venir en Floride] a été prise avant le début du conflit [avec le Canada], mais la situation est devenue inconfortable et plutôt gênante. Mais nous ne quitterons pas avant la fin prévue du séjour. Assurément, nous allons reconsidérer pour les années à venir. »
Conclusion
En dépit des tensions commerciales actuelles entre le Canada et les États-Unis, la présence des Québécois en Floride est pour l’instant toujours forte. Espérons que le lien entre la Belle Province et le Sunshine State résistera à cette turbulence causée par l’administration Trump, et que l’attachement au climat, au mode de vie et aux opportunités qu’offre la Floride demeurera. En attendant, le rêve floridien reste bien vivant auprès de la majorité des Canadiens et nous souhaitons qu’il continue de rayonner pour encore de nombreuses années à venir.